Ce que les derniers mouvements de Buffett (et du marché) veulent dire pour les investisseurs
Berkshire Hathaway, la société d’investissement de Warren Buffett, a vendu 49 % de sa position dans Apple, soit plus de 80 milliards de dollars. Apple reste toutefois la plus grande participation dans le portefeuille de la société. tout cela pour amasser 280 milliards de dollars de liquidités. Qu’est-ce que cela nous enseigne ?
Après avoir cédé 115 millions d’actions Apple entre janvier et mars, la société de Buffett a vendu 390 millions d’actions supplémentaires au cours du deuxième trimestre. Berkshire Hathaway ne détient donc plus que 400 millions d’actions du fabricant de l’iPhone. Au début de l’année, Buffett a affirmé qu’une vente serait bénéfique aux actionnaires de Berkshire à long terme. En effet, il s’attend à ce que la prochaine administration américaine augmente les impôts sur les plus-values afin de combler le déficit budgétaire.
Mais l’ampleur des ventes d’actions de la société de Buffett suggère qu’il ne s’agit pas seulement d’une décision calculée pour obtenir des avantages fiscaux. Pour le septième trimestre consécutif, Berkshire vend plus d’actions qu’elle n’en achète. Outre Apple, il a également vendu pour plus de 3,8 milliards de dollars d’actions de Bank of America, sa deuxième position la plus importante, au cours des derniers mois. Dans le même temps, le conglomérat se constitue une montagne de liquidités de 276,9 milliards de dollars. Un record.
Pourquoi une augmentation des liquidités ?
Lorsque Berkshire Hathaway accumule des liquidités, cela signifie que la société d’investissement ne trouve pas d’actions à un prix raisonnable. Apple, par exemple, a augmenté de 23% au dernier trimestre pour atteindre un nouveau prix record. La société de Buffett est actionnaire depuis 2016 et a réalisé un beau bénéfice et en a donc profité pour écrémer les gains… et retirer ses billes. La façon dont Berkshire renforce systématiquement sa position de trésorerie suggère que Berkshire a des doutes sur les perspectives de l’économie américaine.
Cela confirme la tendance négative qui existait déjà sur les marchés des actions. Les investisseurs craignent que la Réserve fédérale américaine ait attendu trop longtemps pour réduire les taux d’intérêt et qu’elle soit maintenant à la traîne. La Fed a maintenu ses taux d’intérêt inchangés la semaine dernière et ne semble pas vouloir commencer à réduire les coûts d’emprunt avant septembre pour soutenir l’économie. Vendredi, il s’est avéré que la croissance de l’emploi aux États-Unis s’était fortement ralentie en juillet. Cela a exacerbé les craintes d’un refroidissement de la plus grande économie du monde et du marché du travail américain.
Baisse des marchés boursiers
C’est un hasard de calendrier, mais le fait que Buffett soulève d’importants points d’interrogation ce samedi a exacerbé la panique et a poussé les marchés boursiers à s’enfoncer davantage dans le rouge. Lundi, les marchés boursiers asiatiques ont ouvert sur de fortes pertes. Le Nikkei a subi une forte correction, après avoir progressé au début de l’année. L’indice vedette du Japon a chuté de 12%. À Séoul, le Kospi a également perdu 9%. Il est intéressant de noter que la valeur de Hon Hai Precision Industry a chuté de 10%. Cette entreprise taïwanaise fabrique des iPhones pour Apple.
En Europe, le rouge était également la couleur de prédilection. Le Bel-20 a perdu 3% à l’ouverture. Les bourses de Francfort et de Paris ont mieux résisté, perdant respectivement 2,24 et 1,99%. A Wall Street, le Nasdaq et le S&P 500 ont perdu 3% environ, contre près de 5% pour Apple.
Ce mardi, la bourse est en hausse de nouveau. Le Nikkei 225 a repris plus de 10% et effacé une bonne partie de sa perte de la veille. Le Bel 20 est en hausse de près de 1% après une heure de négociation environ et le CAC 40 et l’Euro Stoxx 50 sont plats. Cela semble ainsi déjà être la fin de la correction (ou de sa période la plus brutale), qui était sans doute même une surréaction à cause de la panique, et cela montre que la volatilité est forte. Ce qui veut dire que les conditions pour acheter ne se sont pas améliorées, au contraire – comme Buffett estimait déjà qu’il n’y en avait pas alors que les cours étaient encore à des niveaux inférieurs.
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