“Ce n’est pas investir, c’est parier”
La quête désespérée de croissance a de nouveau poussé les investisseurs à omettre les fondamentaux. Amazon, Uber ou le Marijauna Index illustrent ce nouvel accès d’exubérance irrationnelle.
Selon les derniers chiffres disponibles de la Banque mondiale, le produit intérieur brut du globe a crû au total (croissance réelle + inflation) de 4,27% en 2015. Le second chiffre le plus faible en registré depuis le début des données en 1969. Seule la terrible année 2009 a été pire.
L’énorme prime du e-commerce
Dans un tel contexte économique, la croissance est devenue une denrée rare. Et ce qui est rare est cher. C’est ainsi que le cours d’Amazon, champion du commerce en ligne, s’est envolé de 150% depuis début 2015. La société est ainsi cotée 174 fois les bénéfices contre par exemple 15 fois pour Wal Mart, plus grande entreprise du monde avec un chiffre d’affaires annuel de 485 milliards de dollars et 2,3 millions d’employés. L’écart est tout aussi impressionnant en matière de ratio valeur d’entreprise/excédent brut d’exploitation, que l’on pourrait considérer comme le nombre d’années pour rembourser les créanciers et les actionnaires. Il est d’à peine 8 pour Wal Mart et de plus de 30 pour Amazon. Ce dernier vaut ainsi moitié plus que le premier distributeur mondial alors que son chiffre d’affaires est 4 fois moindre. L’écart est d’autant plus impressionnant que Wal Mart est déjà le numéro deux du commerce en ligne aux États-Unis.
Uber, champion des pertes
Cette quête de croissance gonfle également la valeur d’entreprise non encore cotées. Uber vaut ainsi désormais 69 milliards $ bien que la société voient ses pertes gonfler : 2 milliards $ en 2015 et probablement plus de 3 milliards $ en 2016.
Les marchés accrocs au cannabis
Les investisseurs ne s’arrêtent toutefois pas aux valeurs technologiques. Le Marijuana Index, rassemblant les sociétés actives dans le secteur naissant du cannabis aux États-Unis, a ainsi triplé en 1 an avec la légalisation de la marijuana en Californie. Pour Norman Levine de Portfolio Management, “ce n’est pas investir, c’est parier”. Tout reste à faire en effet dans un secteur peu à peu légalisé et surveillé par de nombreux acteurs, dont les cigarettiers.
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