Bouygues ne lâche pas SFR
Les marchés pensaient la cause entendue après que Vivendi ait choisi de poursuivre avec Numericable mais Bouygues a quand même décidé de surenchérir afin de séduire le groupe français.
Il y a une semaine, Vivendi décidait de poursuivre des négociations exclusives avec Numericable pour la vente de SFR, deuxième opérateur télécoms en France, au grand dam de Bouygues qui avait formulé une offre similaire de 15,5 milliards. Le management de Vivendi a selon les rumeurs plébiscité l’offre la plus généreuse en cash.
Bouygues a donc relevé la composante cash de son offre de 1,85 milliard à 13,15 milliards tout en abaissant la participation offerte dans la société fusionnée (Bouygues Telecom – SFR) à 21,5%. Numericbale (et son principal actionnaire Altice) propose pour sa part 11,75 milliards ainsi que 32% du nouveau groupe. Bouygues précise toutefois qu’au vu des synergies potentielles entre SFR et Bouygues Télécom, numéro 2 et 3 des télécoms en France, son offre vaut 17,4 milliards.
La générosité de Bouygues s’explique par le caractère hautement stratégique de l’opération. En reprenant SFR, le nombre d’opérateur sur le mobile (et en partie sur le fixe) est ramené de 4 à 3, synonyme d’une moindre concurrence sur les prix, et Bouygues Télécom disposerait enfin d’un réseau fixe développé. L’intérêt est également très important pour Numericable qui, en cas d’échec, risque d’être marginalisé dans un secteur s’orientant vers la combinaison fixe/mobile.
L’offre de Bouygues apparait désormais clairement supérieure mais Vivendi a rappelé qu’il s’était engagé à poursuivre des négociations exclusives avec Numericable. Ces dernières sont toutefois limitées à 3 semaines, ce qui pourrait encore valoir de nouveaux rebondissements dans une affaire symbolisant la consolidation actuelle du secteur des télécoms européens.
Cédric Boitte
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