Milton, Helene, Kirk, Boris… : le changement climatique ne cesse d’alourdir la facture pour les assureurs
Avec des pertes estimées à plusieurs dizaines de milliards de dollars, l’ouragan Milton témoigne une fois de plus d’un problème grandissant pour les assureurs : l’impact économique et financier de plus en plus lourd que représentent pour le secteur la multiplication des catastrophes naturelles.
Avec ses centaines de milliers de personnes déplacées, ses trois millions de ménages et d’entreprises sans électricité et des milliers d’habitations dévastées, l’ouragan Milton qui a touché la Floride dans la nuit de mercredi à jeudi se profile déjà comme l’un des plus coûteux de l’histoire des Etats-Unis. Selon certaines estimations, les répercussions financières pourraient atteindre… 60 milliards de dollars !
La Fed avertit
La facture s’annonce d’autant plus lourde qu’il faudra y ajouter les dommages provoqués par l’ouragan Helene, qui a également frappé le sud-est des États-Unis voici quelques jours, faisant plusieurs centaines de victimes et provoquant également des destructions importantes. Même la banque centrale américaine (la Fed) s’en est émue, estimant que les conséquences financières et économiques de ces récentes catastrophes naturelles pourraient avoir un impact significatif sur les perspectives de l’économie du pays. Ne serait-ce que parce qu’en frappant la côte du Golfe de Floride, Milton pourrait perturber l’approvisionnement en essence dans l’un des régions les plus consommatrices des États-Unis.
Risque climatique
Face à l’augmentation des événements climatiques extrêmes, qui deviennent à la fois plus fréquents et plus intenses, le groupe Swiss Re publie régulièrement des chiffres qui en disent long sur la montée en puissance du risque climatique. Au printemps dernier, c’est le coût des catastrophes naturelles pour les assureurs et les réassureurs (qui assurent les assureurs) qui a retenu l’attention des observateurs. Ce dernier pourrait doubler au cours des dix prochaines années, selon Swiss Re. Sachant que les catastrophes naturelles ont causé 280 milliards de dollars de dégâts dans le monde rien qu’en 2023, dont 108 milliards ont été pris en charge par les compagnies d’assurance, toujours selon Swiss Re, la perspective n’est effectivement guère réjouissante.
La Belgique pas épargnée
Bien évidemment, la Belgique n’échappe pas au phénomène. Dans son mémorandum réalisé pour les élections du mois de juin dernier, Assuralia, la fédération du secteur de l’assurance en Belgique, soulignait qu’entre 2019 et 2022, dans le domaine des catastrophes naturelles, le nombre des sinistres avait augmenté de 49 % et les dommages de 93 %. Au cours des cinq dernières années, les assureurs ont dépensé chez nous près de 4,5 milliards d’euros pour rembourser les sinistres causés par les catastrophes naturelles, dont les terribles inondations de l’été 2021 ainsi que les violentes tempêtes Eunice et Franklin de l’an dernier.
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