Banx : les raisons de l’échec Proximus-Belfius
Marché mature, concurrence accrue… : plusieurs éléments expliquent l’échec de l’application bancaire développée par l’opérateur télécom et le bancassureur.
Banx, c’est fini ! Lancée en fanfare voici trois ans, l’application bancaire développée par le bancassureur et l’opérateur télécom, qui avait pourtant tout pour devenir “la meilleure du monde”, selon les termes à l’époque du CEO de Belfius Marc Raisière, va être retirée du marché en décembre, selon un communiqué conjoint diffusé hier en fin de journée par Belfius et Proximus.
A vrai dire, ce n’est guère une surprise. Depuis assez longtemps, des rumeurs circulent quant à l’arrêt des activités de la néobanque en raison d’un succès plus que mitigé. “Malgré sa nature innovante et une expérience utilisateur digitale de haut niveau, il s’est toutefois avéré très difficile de déployer une nouvelle app bancaire avec une nouvelle marque et d’atteindre une taille suffisante dans un marché déjà très mature”, se borne à indiquer le communiqué.
Offre abondante
Effectivement, l’échec s’explique en grande partie par un marché en banque mobile de plus en plus encombré chez nous. Lancer, et installer, une nouvelle marque face à une offre qui est abondante et de qualité n’est pas évident.
Une offre abondante et de qualité qui se marque d’abord du côté des banques traditionnelles (KBC et CBC en Wallonie, ING, Belfius…). Ces dernières n’ont absolument pas à rougir de leurs solutions qui sont tout aussi bonnes, ou même meilleures, que les banques 100 % digitales du type Banx. Par ailleurs, de nouveaux entrants comme le compte Nickel (filiale de BNP Paribas) ont également fait leur apparition sur le marché belge depuis. Plus récemment, c’est la néobanque française Qonto, visant les entrepreneurs et les PME, qui a débarqué chez nous avec son compte professionnel en ligne. Quant à la fintech Revolut, elle continue de séduire de plus en plus de Belges.
Une digue qui n’a pas résisté
A côté de cela, il se dit aussi que Proximus n’a jamais vraiment fait preuve d’une réelle volonté de promouvoir Banx auprès de ses clients alors que c’était son rôle dans le partenariat. Autre raison pour laquelle donc, malgré sa touche “durable” pour se démarquer des autres néobanques telles que Revolut, la plateforme imaginée par Proximus et Belfius n’aurait pas réussi à capter énormément de clients. Sans compter que Banx était peut-être davantage pour Belfius un mouvement défensif visant simplement à construire une digue pour dissuader les nouveaux entrants digitaux de s’aventurer sur le marché bancaire belge. Une digue qui n’aura donc pas résisté…
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