Argenta se lance aussi dans la guerre aux milliards du bon d’Etat

A coups de hausses des taux et de lancements de nouveaux comptes à terme ou bons de caisse, les banques veulent s’arracher le butin du bon d’Etat à un an de septembre dernier, et empêcher des capitaux de fuir vers le nouveau bon d’Etat, émis dans quatre semaines. Argenta est la dernière banque à rejoindre la course. Est-ce la dernière chance de profiter de taux élevés, alors que de premières baisses ont déjà eu lieu sur le marché ?

Le capital, accompagné des intérêts, du bon d’Etat à un an de septembre dernier, revient bientôt sur les comptes bancaires des Belges – le 4 septembre, pour être précis. Plus de 21 milliards d’euros y avaient été investis… et les banques ne voudraient pas, à nouveau, voir cet argent partir ailleurs… dans le bon d’Etat d’un an de ce mois de septembre, par exemple. Elles se sont donc engagées dans une lutte pour récupérer cet argent.

Argenta est la dernière institution à rejoindre la danse. Elle annonce ce mardi lancer de nouveaux comptes à terme. Voici les chiffres :

Compte de six mois :

• Rendement de 2,70%
• Montant minimal à investir : 100.000 euros

Compte d’un an :

• Rendement de 2,90%
• Investissement minimal : 250 euros
• Au-delà de 250.000 euros placés, le rendement devient 2,70%

Comptes de 18 mois :

• Rendement de 3,10%
• Investissement minimal : 250 euros
• Au-delà de 250.000 euros placés, le rendement devient 2,90%

A noter que les taux sont exprimés en brut. Un précompte mobilier de 30% est dû sur les intérêts.

Bataille acharnée

Ces dernières semaines, les annonces du même type se sont enchaînées. Belfius a par exemple lancé des nouveaux bons de caisse (et revu les taux à la hausse, entre temps). BNP Paribas a lancé des obligations et des bons de caisse. ING a lancé un compte à terme au taux gardé secret pour l’instant, qui donne droit à un bonus (0,20% en plus) pour ceux qui s’y pré-inscrivent. KBC a également lancé un compte à terme dont les taux s’adapteront au bon d’Etat qui sera présenté en septembre.

Dans cette guerre des taux, il n’est pas impossible qu’à l’approche de la date fatidique l’une ou l’autre institution sorte encore une surprise de son chapeau. Vincent van Peteghem, ministre des Finances sortant et “père” du bon d’Etat à un an avec précompte mobilier réduit, aura ainsi réussi son pari de relancer la concurrence entre les banques. En partie du moins, car sur les comptes d’épargne classiques, les choses ont moins bougé.

Dernière danse ?

Cette bataille et les produits qui en découlent sont-elles la dernière chance pour profiter de taux élevés ? Il se pourrait bien que ce soit effectivement le cas. La Banque centrale européenne, qui définit les taux directeurs, a déjà baissé les taux, en juin. D’autres baisses vont suivre, tôt ou tard. Ce qui contraindra les banques à baisser leurs taux également.

Les baisses ont d’ailleurs déjà commencé sur le marché de l’épargne. Certains comptes à terme en ont été victimes, tout comme le compte de liquidités chez le courtier Trade Republic. Des premières baisses ont également eu lieu sur les comptes épargne classiques de deux petites banques, récemment. NIBC a annoncé réduire les intérêts sur son compte Fidelity, de 25 points de base sur le taux global, fin juin, et CPH a annoncé des baisses d’entre 25 et 60 points de base (effectives dès le 16 septembre), ce lundi.