Apple menacé par la concurrence, la Chine et l’usure
Le géant à la pomme affiche une chute de 26% en Bourse depuis juillet malgré l’annonce de profits annuels record. Les analystes s’attendent à ce que l’iPhone subisse à son tour une baisse des ventes dont la durée sera cruciale pour l’avenir d’Apple.
Baisse de 30% de la production d’iPhone 6S
Apple a subi sa première déconvenue boursière en août durant le premier épisode de la crise en Chine, devenu le second marché du groupe devant l’Europe. L’annonce d’un bénéfice annuel record de 53,4 milliards de dollars à l’automne avait redynamisé l’action jusqu’au mois dernier. Les signaux d’alarme n’ont cessé de retentir depuis, surtout de la part des fournisseurs d’Apple avec des chiffres décevants ou des prévisions prudentes de Dialog Semiconductor, Jabil Circuit, Qorvo et Cirrus Logic. En Inde, le géant à la pomme a revu le prix de ses iPhone à la baisse, l’alignant sur les standards internationaux pour le 6S, le dernier-né, mais offrant de réelles ristournes pour les modèles plus anciens. Enfin, le quotidien nippon Nikkei a appris auprès de fournisseurs asiatiques qu’Apple avait réduit ses commandes d’iPhone 6S (et 6S Plus) de 30% entre janvier et mars en raison des stocks élevés.
The iPhone Company
De nombreux analystes ont en conséquence revu leurs prévisions de ventes d’iPhone pour la fin 2015 et le premier trimestre 2016. Katy Huberty de Morgan Stanley table désormais sur un recul 6% des ventes sur l’exercice 2015-2016 à 218 millions d’exemplaires, ce qui marquerait le premier recul pour l’iPhone dont la dixième génération est attendue en septembre. Financièrement, l’impact serait tout aussi marquant, le smartphone représentant les deux tiers des revenus et sans doute sensiblement plus de 80% des bénéfices d’Apple. L’iPhone est également la plateforme utilisée par les nouveaux produits du groupe comme Apple Pay et Apple Watch.
Accident de parcours ou fin du miracle ?
La principale incertitude taraudant les analystes est de déterminer s’il ne s’agit que d’un simple accident de parcours ou si l’iPhone fait face à un repli structurel. Les plus optimistes épinglent que le probable iPhone 7 devrait connaître un relifting complet qui contribuerait à relancer les ventes, les ventes d’iPhone 5S ayant déjà plutôt déçu il y a deux ans. Les plus pessimistes épinglent l’arrêt de la subsidiation des smartphones par les opérateurs télécoms américains, l’absence de nouveau débouché géographique (comme la Chine en 20142015), le prix élevé de l’appareil pour les pays émergents, la concurrence grandissante du Chinois Huawei et un effet d’usure avec les générations qui défilent. Un repli durable des ventes d’iPhone aurait évidemment des conséquences financières bien plus marquées que pour l’iPod ou l’iPad précédemment. Apple risquerait alors de perdre son statut de première capitalisation boursière mondiale, déjà menacé par Alphabet (ex Google) qui s’est rapproché à une dizaine de pour cent.
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