AB InBev : un coup dans le Mille(r)
Contrairement aux doutes émis lors de l’annonce du rachat d’Anheuser Busch, les marchés et analystes applaudissent la confirmation d’un intérêt pout SAB Miller, principal concurrent d’AB InBev au niveau mondial.
Timing parfait
En confirmant son intérêt pour SAB Miller, AB InBev se donne un mois pour émettre une offre de rachat formelle pour le numéro deux mondial de la bière. Le cas échéant, l’opération pourrait atteindre les 100 milliards de dollars, près du double d’Anheuser Busch. Les analystes soulignent toutefois qu’AB InBev a su se montrer patient et attendre le bon moment pour agir. SAB Miller a fait des avances à Heineken l’année dernière mais n’est finalement pas parvenu à trouver un partenaire lui permettant de lutter à armes égales avec le géant belgo-brésilien. Par ailleurs, la confirmation de son intérêt intervient après une chute de plus de 20% en à peine 4 mois du titre SAB Miller.
Complémentarité géographique
“Le partenaire idéal”, les analystes estiment quasi unanimement qu’AB InBev a trouvé chaussure à son pied avec SAB Miller. Bien qu’ensemble, ils pèsent plus de 30% du marché mondial de la bière, les redondances apparaissent peu nombreuses. Les seules cessions nécessaires devraient ainsi être les co-entreprises MillerCoors aux États-Unis et CR Snow en Chine. SAB Miller permettrait par contre à AB InBev de s’implanter solidement sur le continent africain, d’étoffer sa présence en Amérique latine hors Brésil et d’améliorer sa couverture en Asie-pacifique. La réputation du management d’AB InBev en matière d’intégration ferait le reste, le potentiel d’amélioration de la rentabilité restant important puisque SAB Miller affiche une marge bénéficiaire (excédent brut d’exploitation) de 30,2% contre 39,4% pour AB InBev.
Financements suffisants
Financièrement, AB InBev a déjà digéré les acquisitions d’Anheuser Busch (2008), Grupo Modelo (2012) ou Oriental Brewery (2014) pour un total de 80 milliards de dollars. Le géant belgo-brésilien peut surtout compter sur ses importants flux de trésorerie libres (après déduction des investissements) qui ont atteint 10 milliards de dollars l’année dernière. AB InBev ne devrait de plus pas sortir la totalité des 100 milliards de dollars pouvant financer partiellement l’opération en titres et récupérant une partie de sa mise au travers de la revente des co-entreprises aux États-Unis et en Chine. Par ailleurs, le groupe profiterait évidemment de la faiblesse actuelle des taux d’intérêts.
Dans le top 10 mondial
À noter qu’en mettant la main sur SAB Miller, AB InBev pourrait faire son entrée dans le top 10 des capitalisations boursières mondiales, ce qui serait historique pour Euronext Bruxelles.
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