Le printemps restera décisif
Si les belles performances des marchés financiers sur les deux premiers mois de 2023 ne nous surprennent pas vraiment, il convient toutefois de les replacer en contexte. En octobre dernier, nous nous montrions globalement optimistes sur la trajectoire future des marchés, ayant constaté que le recul de l’indice Standard & Poor’s 500 avait pris fin exactement dans la zone des 3.500-3.600 points, précisément à sa moyenne à long terme (200 jours). Cela nous permettait d’affirmer que le mouvement haussier entamé par Wall Street en 2009 n’était toujours pas arrivé à son terme.
Pour autant, nous n’avons pas changé d’avis depuis la fin de l’année dernière: le printemps 2023 sera décisif pour les marchés d’actions. Aucun argument ne semble pour l’instant conforter l’évolution vers un scénario favorable ou, au contraire, défavorable. En revanche, nous sommes préoccupés par l’interprétation des chiffres, et surtout des déclarations, des banques centrales. Lorsque les gouverneurs avancent un fait positif et un fait négatif concernant l’inflation et leur politique de taux d’intérêt, il semble que stratégistes et investisseurs n’aient d’oreille que pour le premier.
Rien n’est encore gagné
Dans la situation actuelle, le baromètre du marché américain semble toujours bien orienté pour dépasser les 5.000 points et battre de nouveaux records. Le premier palier important en vue pour les semaines à venir se situe à 4.300-4.400 points. S’il est franchi sans encombre, de nouveaux records seront à portée de main dans les 12 à 18 prochains mois. Ce scénario est toujours réalisable si l’inflation reste maîtrisée, si les banques centrales peuvent, à minima, faire une pause dans les tours de vis et si les bénéfices des entreprises se maintiennent.
Mais au vu de tous ces prérequis, des doutes commencent à apparaître. Le sentiment sur les marchés s’est inversé en un clin d’œil, les banques centrales ont très rapidement adapté leur rhétorique et les investisseurs pratiquent une écoute sélective. Autant de raisons de faire attention: si l’indice S & P 500 ne parvient pas à franchir le “mur” des 4.300-4.400 points, mais repart à la baisse, la tendance négative des marchés boursiers reprendra. Si ce scénario se confirme, le pic de la hausse séculaire aura déjà été atteint début 2022 et le redressement amorcé en octobre n’aura été qu’une hausse temporaire ; elle sera suivie prochainement (dès le printemps? ) d’une nouvelle vague baissière qui ramènera les cours bien en dessous des niveaux de l’automne dernier.
Ces prochains mois nous permettront de déterminer quel scénario est à retenir. En attendant, la vigilance s’impose, donc. Ne vous laissez pas influencer outre mesure par l’optimisme actuel et les déclarations rassurantes: les marchés boursiers ne sont pas encore sortis de la zone de danger. Leur rebond reste fragile et doit encore prendre de l’ampleur pour qu’ils puissent établir de nouveaux records.
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