Le Seamaster a son anniversaire: Le ‘Summer Blue’ comme couleur d‘anniversaire

Watch Style
la légendaire montre de James Bond fête son 75e anniversaire

Oubliez le turquoise. Omega célèbre le 75e anniversaire de sa Seamaster en lançant une collection de sept modèles iconiques qui partagent une nouvelle couleur : le Summer Blue. Imaginez la parfaite journée d’été sur une mer calme.

TEXTE / Ben Herremans

Nous sommes en 1948. Les traités de paix à peine signés, Omega lançait la Seamaster.
Cela aurait été impossible sans la guerre.
À ce message quelque peu embarrassant, la marque donne une tournure pragmatique : la nouvelle montre rend « hommage à une utilisation pacifique des technologies militaires ».

THE DIRTY DOZEN

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Omega a fourni 110 000 montres au ministère britannique de la Défense. En 1943, le commandant (plus tard maréchal) Alan Brooke avait souligné l’utilité d’une montre commune pour les forces britanniques. Les marques de montres nationales ne disposaient pas des capacités de production requises, alors que les concurrents suisses étaient bien plus qualifiés en production de masse. D’ailleurs, au début de la guerre, la Suisse avait déjà livré des cargaisons de montres aux troupes allemandes comme aux troupes alliées. Les commandes dataient d’avant-guerre et visaient le marché civil.

Estimant que les montres d’avant-guerre ­n’allaient pas résister à la violence de la guerre, le ministère britannique de la Défense a commandé des montres militaires : précises, étanches, résistantes aux chocs et amagnétiques. Elles devaient avoir un cadran noir,
des chiffres arabes, des aiguilles et des index phosphorescents, une minuterie chemin de fer, un boîtier de montre en chrome ou en acier inoxydable recouvert d’un verre acrylique solide et d’un diamètre compris entre 35 et 38 millimètres. La broadhead arrow (flèche) à 12 heures portait une inscription indiquant que la montre était la propriété du ministère.

Douze marques suisses fournissaient les montres, dans la mesure de leur capacité
de production : IWC, Omega, Longines, ­Jaeger-LeCoultre, Timor, Grana, Bure, Eterna, Lemanie, Cyma, Record et Vertex (qui était
en réalité une marque britannique, avec une manufacture en Suisse). Les douze modèles de montres (qui sont à peu près similaires) sont connus sous le nom de Dirty Dozen, à ne pas confondre avec Les Douze Salopards, le film
de guerre des années 1960 portant le même nom et mettant en scène Lee Marvin. On les connaît aussi sous le sigle gravé au dos du ­boîtier, W.W.W. (Watch, Wrist, Waterproof). Les Dirty Dozen sont des objets de collection, notamment au Royaume-Uni.

ÉLÉGANCE ROBUSTE

La conception et la production de milliers
de montres militaires n’ont pas nui à Omega. S’appuyant sur les avancées technologiques et le savoir-faire acquis, elle célèbre la paix en 1948 avec une montre qui a fait ses preuves pendant la guerre (battle proof !), mais dont
le boîtier et le cadran ont été repensés pour
un usage civil.

«La Seamaster se présentait comme une montre habillée. Une montre militaire dans un costume du dimanche»

Omega présente la Seamaster lors des Jeux olympiques qui se tiennent cette année-là.
À Londres, justement. Le lancement coïncide également avec le 100e anniversaire de la marque. Un beau concours de circonstances.

Depuis de nombreuses années, la Seamaster est considérée comme une montre de ­plongée, et à juste titre, mais ce n’était
pas l’objectif initial. Le service marketing avait d’abord proposé un slogan beaucoup plus large : « For town, sea and country ».
En lançant la Seamaster, Omeaga voulait probablement éviter toute confusion avec
la Marine, le modèle qu’elle avait lancé en 1932, la toute première montre de plongée commerciale. Pour la petite histoire : avec son double boîtier breveté, la Marine avait été testée avec succès à une profondeur
de 73 mètres, dans le lac de Genève. Cinq ans plus tard, la montre s’est révélée étanche à 135 mètres lors de tests effectués au ­Laboratoire Suisse de Recherche Horlogère de Neuchâtel. C’était pour l’époque un ­résultat spectaculaire.

Mais les performances de plongée de la ­Seamaster n’étaient pas une priorité en 1948 (si vous voulez vraiment savoir : 60 mètres). Sa raison d’être s’inscrivait dans un projet beaucoup plus simple : proposer une montre élégante pour un usage quotidien. Avec son élégance robuste, la Seamaster se distinguait des modèles lourds et virils qui dominaient à l’époque. Présentée comme une montre habillée, la Seamaster avait un boîtier étanche et solide, mais de forme raffinée. Une montre militaire dans son costume du dimanche.

LA PROFONDEUR

La production de la Seamaster est la plus longue de l’histoire d’Omega. Dès le départ, la montre s’est avérée être un succès ­commercial. Les nouvelles versions se ­succédaient. Omega a développé des ­centaines de nouveaux modèles. Souvent,
il s’agissait d’éditions historiques ; quelques-unes des montres les plus iconiques font partie de la gamme Seamaster. Les progrès étaient aussi technologiques.

Dans les années cinquante, certains modèles Seamaster étaient l’occasion pour Omega
de s’adresser aux plongeurs professionnels et au secteur de l’exploration sous-marine. Des records de profondeur ont été enregistrés et l’exploit absolu a été atteint en 2019 par la Seamaster Ultra Deep qui, au poignet de Victor Vescovo, est descendue dans son véhicule submersible Limiting Factor jusqu’au Challenger Deep, le point le plus profond de la Terre (10 915 mètres sous le niveau de la mer) dans la fosse des Mariannes, au nord-ouest de l’océan Pacifique.

En 1995, le succès de la Seamaster a atteint les étoiles quand on l’a repérée au poignet de James Bond : la Seamaster Diver 300M ­Professional est en effet devenue la montre ­officielle de James Bond dans GoldenEye. ­Depuis, la Seamaster a joué un rôle dans tous les films du célèbre agent secret.

POSÉIDON ET SES HIPPOCAMPES

Pour son 75e anniversaire, Omega aurait pu puiser dans ses archives et proposer une ­réédition de la première Seamaster de 1948, mais c’est ce qu’avait déjà fait la marque pour son 70e anniversaire. Elle a aussi sorti une autre réédition à l’occasion des Jeux olympiques de 2012 à Londres.

Cette fois, Omega a choisi une nouvelle ­collection de onze montres, représentant sept des modèles emblématiques de la Seamaster. Ces sept modèles se déclinent en onze
montres grâce aux bracelets interchangeables, fabriqués à partir de filets de pêche recyclés.

Chaque montre arbore le logo Seamaster au dos, l’acier inoxydable remplaçant le saphir d’antan. Il représente Poséidon avec son trident, en compagnie de deux hippocampes : le premier selon le dessin original de ­Jean-Pierre Borle de 1956 (il s’était inspiré des hippocampes sur les flancs des gondoles à ­Venise), le second est une interprétation ­moderne.

La caractéristique la plus étonnante de cette collection commémorative est la nouvelle ­couleur inventée par Omega : le Summer Blue est un choix logique pour une montre qui ­promeut l’exploration et la préservation de la mer. Les cadrans s’assombrissent en fonction de l’étanchéité du modèle : plus la montre peut plonger en profondeur, plus le bleu du cadran est foncé — du bleu clair pour l’Aqua Terra
(150 mètres) au presque noir pour la Planet Ocean Ultra Deep (6 000 mètres).

Flanquée d’un cortège d’ambassadeurs de
la marque mondialement connus, la marque Omega a présenté sa nouvelle collection
sur l’île grecque de Mykonos. Raynald ­Aeschlimann, CEO de la marque, était heureux du bilan des 75 ans de Seamaster. Et il a gardé sa bonne humeur à la vue des nouvelles ­Seamasters. « C’est toujours une montre
qui résiste aux profondeurs de la mer et fait tourner les têtes dans les soirées de gala. »

www.omegawatches.com

LES 7 NOUVELLES SEAMASTERS

Seamaster Aqua Terra

Disponible en 38 et 41 mm de diamètre, étanche à 150 mètres.

Seamaster Aqua Terra Worldtimer

Rondie par une
lunette argentée
avec des destinations mondiales. Cadran avec une vue de la terre : un océan
bleu et le relief des continents. Le bleu clair indique le jour,
le bleu foncé la nuit.

Seamaster 300

Descendante
directe du modèle
à succès de 1957. Etanche à 300 mètres.


Seamaster Diver 300M

La montre de
plongée classique d’Omega, d’un
diamètre de 42 mm.


Seamaster Planet Ocean 600M

Le choix de l’amateur de technologie. Elle atteint 600 mètres de profondeur et a un diamètre de 39,5 mm.


Seamaster Ploprof 2023

Dérivée de la PLOngeur PROfessionel française de 1971, l’une des montres les plus robustes et les plus
résistantes aux chocs jamais fabriquées.


Seamaster Ultra Deep

Hommage à la
plongée record de 2019 (10 953 mètres de profondeur).
Le cadran affiche
le Challenger Deep
et sous la lumière
UV, les mots
“Omega was here” apparaissent.

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