Ventilez votre épargne
La crise des banques chypriotes a rendu inquiets tous les épargnants. Dans chaque Etat membre de l’UE, les citoyens se demandent si chez eux ce sont les grands épargnants ou tous les contribuables qui, dans pareil cas, devraient un jour sauver leurs banques. Le point sur la protection de l’épargne en Belgique et zoom sur deux outils d’aide à la sélection de banques fiables.
Les banques chypriotes en difficulté peuvent, pour rembourser leurs dettes, utiliser une partie de l’économie des grands épargnants – lire ceux dont les dépôts d’épargne sont supérieurs à 100 000 euros. En échange, ces épargnants reçoivent des actions… de peu de valeur.
Contrairement à Chypre, il semble que l’Europe envisagerait un traitement préférentiel des grands épargnants. C’est en tout cas ce qu’a rapporté notre ministre des Finances Koen Geens, qui s’était entretenu sur la question avec d’autres ministres européens des finances à Dublin à la mi-avril. Les grands épargnants seraient privilégiés par rapport à d’autres créanciers en cas de défaillance de leur banque et ne devraient dès lors intervenir que lorsqu’aucune autre solution n’a pu être trouvée.
L’Europe pense en outre à une union bancaire dans laquelle une plus grande compétence de contrôle (du comportement à risque des banques) serait accordée à la Banque centrale européenne.
Comptes bancaires belges : 96 % sont protégés
La mise à contribution des grands épargnants (et non des contribuables) pour le sauvetage des banques est un sujet qui fait débat en Belgique.
Dans notre pays, 4 % des comptes d’épargne ont un solde dépassant les 100 000 euros : ils représentent 90 milliards d’euros sur les 230 milliards placés à ce jour sur les comptes d’épargne ! Sont donc protégés, 96 % des comptes bancaires belges puisque, pour rappel, l’épargne est protégée chez nous contre la faillite d’une banque à hauteur de 100 000 euros, par épargnant et par banque.
C’est le Fonds de protection des dépôts et instruments financiers qui couvre les montants placés sur un compte (à vue, d’épargne ou à terme), à concurrence de 100 000 euros. Mais il n’y a pas que ces comptes.
Les bons de caisses sont protégés également, pour autant qu’ils aient été inscrits sur un compte-titres ou donnés en consignation.
Les instruments financiers aussi : la protection légale couvre les actions, obligations et fonds de placement inscrits sur un compte-titres.
Il en va de même pour certaines assurances : depuis le 1er janvier 2011, les assureurs actifs dans notre pays sont tenus de s’affilier contre paiement au Fonds spécial de garantie de l’Etat. Les assurances vie de la Branche 21 sont couvertes pour un total de 100 000 euros par preneur d’assurance et par compagnie.
Votre épargne mérite quelques clics !
Pour bien protéger son épargne, une ventilation auprès de plusieurs assureurs/banques est de mise ; le choix sera en outre porté de préférence vers des banques sujettes à la réglementation de pays différents et respectant les montants de protection maximum. De simples outils en ligne facilitent cette sélection.
La cote (” rating ” ; de AAA, très fiable, à D, très peu fiable) qu’obtient une banque auprès d’agences spécialisées dans l’évaluation du crédit telles que Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch permet déjà de juger de sa capacité à respecter ses engagements à long terme. Il vaut mieux opter pour une banque cotée au moins BBB. L’outil www.comparebanque.be (rubrique épargner -> Comparez les comptes d’épargne pour particuliers) permet de vérifier cet aspect.
Pour savoir de quel régime de protection bénéficie une banque choisie, rendez-vous sur le site www.protectionfund.be. La rubrique Participants fournit la liste des institutions financières dont les clients ont droit à la protection de l’épargne. A noter qu’en sont absentes les filiales belges de banques étrangères ; pour la protection, elles dépendent du pays dans lequel la maison mère est établie.
Pour en savoir plus, lire J. STEENACKERS, ” Une garantie en béton ? “, Trends-Tendances du 2 mai.
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