Le plus grand chantier immobilier fédéral de la législature a officiellement démarré ce mardi à Haren, où sera érigé le futur quartier général de la Défense belge. D’ici deux ans et demi, le bâtiment devrait être opérationnel.
Situé en face du siège de l’OTAN, ce projet stratégique représente un investissement de 500 millions d’euros, avec une mise en service prévue d’ici fin 2028. Ce nouveau complexe militaire qui s’étale sur presque 12 hectares (11,4) et 113.000 mètres carrés accueillera jusqu’à 4.000 militaires et civils. Il se distingue par une architecture triangulaire symbolisant les trois Régions du pays. Il sera le « cœur battant » de la défense et regroupera l’état-major de la Défense ainsi que des services de pointe comme le Cyber Command, future cinquième composante dédiée à la cybersécurité. Le projet intègre également des infrastructures fonctionnelles telles qu’un centre de conférences, une crèche, et un restaurant d’entreprise.
Un projet de longue haleine
Pensé comme un environnement de travail moderne et collaboratif, le site répond aux standards de durabilité avec une quasi-neutralité carbone — seuls les systèmes de secours resteront dépendants des énergies fossiles. “Il s’agit d’un investissement stratégique qui répond aux défis actuels”, a souligné le lieutenant-général Frédéric Goetynck, vice-chef d’état-major, pointant l’obsolescence des bâtiments actuels datant des années 1970.
La décision d’implanter le futur QG à Haren date d’il y a presque 10 ans (en 2016). L’appel d’offres avait lui été lancé début 2018, avec un montant de référence de 175 millions d’euros. Le contrat avec le consortium d’entrepreneurs ne sera signé qu’en mars 2022 et les premier travaux de démolitions de l’ancien site n’ont débuté qu’en septembre 2024.
C’est l’agence Anma qui est derrière la conception et qui à découvrir ici.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Un nouveau parc pour la capitale
Au-delà de sa fonction militaire, ce développement immobilier s’inscrit dans un plan d’aménagement urbain plus large. Le gouvernement bruxellois a validé en avril le Plan d’Aménagement Directeur (PAD) “Défense”, qui vise la reconversion de l’ancien quartier Reine Élisabeth et du site de l’ex-OTAN en un nouveau pôle urbain mixte. Il s’étend sur 90 hectares le long du boulevard Léopold III, sur la Région bruxelloise (communes d’Evere et Ville de Bruxelles) et la Région flamande (commune de Zaventem).
À terme, ces espaces libérés accueilleront un vaste parc qui se veut un “nouveau poumon vert” pour le nord-est de la capitale, accessible aux riverains, promeneurs et cyclistes.
Lire aussi| Belfius : la tirelire de la défense belge ?
Un outil évolutif
Ce projet illustre la volonté politique de moderniser les infrastructures publiques, tout en renforçant l’attractivité du métier militaire via une meilleure répartition géographique et des conditions de vie améliorées. “Ce nouveau QG n’est pas seulement un outil opérationnel. C’est aussi un signal fort du redéploiement de notre Défense sur le plan territorial et urbain”, a affirmé le ministre de la Défense Theo Francken. Qui a précisé que les autres sites militaires ne seraient pas oubliés, déplorant leur “aspect vétuste et délabré qui nuit au moral des troupes”. Il souhaite également veiller à une meilleure répartition géographique des quartiers militaires afin de favoriser l’attractivité de la profession et offrir aux militaires un meilleur équilibre entre travail et vie privée.
Le rôle de la défense et son personnel devraient augmenter dans les prochaines années et c’est pourquoi le bâtiment a de la marge et il y a également la possibilité de construire des bâtiments connexes à l’avenir.
Des travaux sous haute surveillance
Un site aussi stratégique n’est bien entendu pas construit de façon traditionnelle. Les plans sont strictement confidentiels et les ouvriers qui y travaillent font l’objet d’un screening en amont et sont tenus à des règles strictes. Ainsi la prise de cliché est interdite, comme toute publication sur les réseaux sociaux.