Un avenir peu réjouissant pour le secteur de la construction

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Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

C’est un nouveau signal d’alarme pour le secteur de la construction. Il est cette fois tiré par le Conseil central de l’économie, qui publie un rapport ce jeudi.

Depuis “la mi-2021, le secteur de la construction en Belgique n’a pratiquement pas connu de croissance, et la situation ne semble pas près de s’améliorer”, constate le CCE. « La crise profonde, particulièrement marquée dans la construction neuve, se poursuit dans le résidentiel. Selon les interlocuteurs sociaux de la construction, une (légère) reprise de l’activité dans le secteur de la construction neuve n’est pas attendue avant fin 2025, voire 2026 », souligne l’institution.

Elections communales

A cela s’ajoute aussi un tassement dans la construction d’infrastructure. Un mouvement normal, puisque généralement on observe une accélération avant les élections communales – qui se sont tenues l’an dernier – puis une décélération ensuite. « Les investissements publics sont revenus à leur niveau du début de la législature (2,8 % du PIB) et sont bien loin de la trajectoire permettant d’atteindre l’objectif de 4 % du PIB en 2030 », souligne le CCE.

Et puis, à cela s’ajoute le problème structurel, qui touche de nombreux secteurs, de la grande difficulté à trouver du personnel qualifié.  « Faute de main-d’œuvre qualifiée suffisante, certaines entreprises sont d’ores et déjà contraintes de limiter leur offre, d’augmenter leurs délais de livraison ou d’avoir recours à des travailleurs étrangers, qu’il s’agisse d’indépendants ou de salariés détachés », souligne le CCE.

Mémorandum

Le Conseil central de l’Economie ne voit pas l’avenir en rose. «  Au cours de l’année 2025, le secteur risque de continuer à souffrir essentiellement des difficultés du résidentiel neuf – l’évolution des permis de bâtir pour de nouvelles constructions étant toujours négative au premier semestre 2024. Ces difficultés devraient moins peser sur le secteur pour les années 2026-2027. À partir de 2027, la construction risque toutefois de souffrir de la fin des investissements prévus dans le cadre des plans de relance ». Conclusion : les perspectives de croissance ne sont pas réjouissantes.

Et le CCE relaie l’appel des interlocuteurs sociaux, qu’ils avaient lancé notamment dans leur mémorandum 2024, à intensifier les investissements dans le logement et les infrastructures durables. Et cela devrait s’effectuer dans quatre axes :  le renforcement de la politique sociale du logement ; l’instauration d’une politique en faveur de logements durables et abordables ; la mise en œuvre d’une politique ambitieuse en matière d’investissements publics  et la garantie d’avoir un nombre suffisant de travailleurs avec les qualifications requises, ce qui permettrait de lutter contre le dumping social.

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