Secteur de la construction : la faillite du géant wallon Allmat sonne la fin d’une ère

Caroline Lallemand

Après quatre décennies, Allmat, enseigne historique de matériaux de construction, ferme ses portes. Le modèle familial, autrefois florissant, n’a pas survécu aux turbulences économiques récentes.

L’enseigne wallonne de distribution de matériaux Allmat cesse ses activités. Le 7 août dernier, le tribunal a déclaré la faillite des quatre derniers magasins encore en activité : Ciney, Cognelée, Orp-Jauche et Floreffe, annonce La Libre.

Fondée en 1984 par la famille Body, la distributeur de matériaux de construction Allmat est passée d’un simple magasin à un réseau de treize points de vente. Maçons, couvreurs, menuisiers : tous y trouvaient un partenaire fiable pour leurs chantiers. Jusqu’en 2020, le modèle basé sur de grandes surfaces et de gros volumes semblait invincible.

Le choc des coûts et de la demande

Mais, la pandémie a porté un coup dur à la société. Les prix des matériaux ont explosé : ciment +74 %, briques, béton et hourdis +50 %, retrace le site économique Econostrum. Un boom des salaires a suivi, +14,5 % en deux ans. Des retards de livraison, l’énergie et le transport étaient hors de contrôle. Dans le même temps, la demande s’est effondrée : -37 % de permis de bâtir, -50 % de crédits hypothécaires. La tempête parfaite pour un modèle économique fragilisé.

Désendettement massif, mais trop tard

Pour survivre, Allmat a décidé de vendre neuf magasins et réduit ses entrepôts de 300 000 à 40 000 m², détaille La Libre. La CCT 32B a permis de sauver plus de 150 emplois, un effort notable. Mais le mal était fait : chiffre d’affaires en chute, stocks désorganisés, fréquentation en baisse. La perte des assurances crédits a scellé le sort de l’entreprise.

La fin d’une ère pour le bâtiment wallon

La disparition d’Allmat n’est pas qu’un fait divers économique. Elle symbolise les pressions qui pèsent sur tout le secteur du bâtiment en Wallonie. Entre coûts en hausse, marchés volatils et habitudes de consommation en mutation, les entreprises locales doivent repenser leurs modèles pour tenir le choc.

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