Rénovation en crise: Embuild alerte sur les difficultés du secteur

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Le nombre de permis octroyés pour des rénovations de logements a baissé de 4% durant le premier semestre, d’après une analyse d’Embuild, la fédération de la construction. Un recul qui s’additionne à des baisses déjà constatées ces deux dernières années. Il serait dès lors contre-productif d’augmenter la TVA sur les rénovations de 6% à 9%, avertit l’organisation lundi.

Trois logements sur quatre ont plus de 45 ans, soit 4,3 millions d’habitations qui ont été construites lorsque les normes énergétiques n’existaient pas. Cela alors que, pour obtenir des logements neutres en carbone d’ici 2050, la vitesse de rénovation doit augmenter fortement ces prochaines années, situe Embuild. Elle doit ainsi tripler en Flandre et quadrupler à Bruxelles et en Wallonie. Il faudrait en effet rénover au moins 471 logements par jour en Belgique, au lieu des 144 à peine aujourd’hui.

Pourtant, le nombre de permis octroyés pour des rénovations diminue continuellement depuis 2022, selon les données de l’office statistique belge Statbel. Il y en avait encore 19.493 au premier semestre 2021 (année marquée par les effets de la pandémie), contre 16.737 sur la même période un an plus tard (-14%) puis 15.522 (-7%) entre janvier et juin 2023. Le recul s’est encore confirmé durant le premier semestre 2024, à -4% (14.917 permis).

Un coup de frein dans la rénovation

Or, pour parvenir à un logement neutre en énergie, il faut rénover en profondeur et disposer d’un permis, insiste Embuild. Les entreprises de construction et d’installation, actives dans la rénovation de logements, voient elles aussi leur activité baisser fortement depuis 2023. En 2022, elle augmentait encore de 4,3%, mais depuis cette progression est devenue nettement moins importante en 2023 (+1,2%) et en 2024 (+1,6%). D’après Embuild, la situation restera difficile pour cette branche de la construction en 2025 (+1%). 

“Tout comme pour les nouveaux logements, la forte hausse des taux hypothécaires a impacté les rénovateurs potentiels“, explique Niko Demeester, administrateur délégué de la fédération de la construction. Les taux ont toutefois de nouveau baissé, et continueront probablement à diminuer ces prochains mois. “Ce handicap est donc derrière nous en partie”, espère-t-il.

Pour Embuild, il faut maintenir la TVA sur les rénovations à 6%. La piste d’une hausse à 9%, qui se trouve actuellement sur la table des négociations pour le prochain gouvernement fédéral, augmenterait le coût de la facture de rénovation pour le consommateur de 3.000 à 4.500 euros, chiffre la fédération, qui demande également à ce que les projets de vente de démolitions-reconstructions puissent aussi bénéficier de la TVA à 6%.

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