Primes rénovation: Adrien Dolimont assure ne pas avoir été informé d’un dérapage budgétaire

Le ministre-président wallon, Adrien Dolimont, a réaffirmé qu’il n’avait pas été informé d’un risque de dérapage budgétaire lié aux primes à la rénovation. Il rejette fermement les accusations du PTB, qui l’accuse de mensonge concernant la situation financière du dispositif récemment revu à la baisse par la nouvelle majorité.
Lors d’une commission parlementaire, le député Germain Mugemangango (PTB) a mis en cause la transparence du gouvernement sur la gestion des primes énergie. En réponse, Adrien Dolimont a dénoncé une accusation sans preuve et rejeté toute responsabilité dans une éventuelle mauvaise gestion budgétaire.
“Dans la question orale que vous déposez monsieur le député Mugemangango, vous écrivez noir sur blanc que j’aurais menti. Je suis désolé mais je ne peux laisser passer une telle calomnie. C’est une accusation très grave que vous formulez sans aucune preuve. Accuser quelqu’un de parjure sans preuve au parlement, je n’ai jamais vu ça”, a d’emblée asséné le libéral.
Aucune alerte budgétaire entre 2023 et 2024
“Aucun point n’est remonté au gouvernement ou à moi en ma qualité de ministre du Budget entre juillet 2023 et juin 2024 pour indiquer que le dispositif des primes énergie allait entrainer un dérapage budgétaire non maitrisable”, a-t-il ensuite insisté lundi, en commission du parlement régional où il était interrogé par les députés de l’opposition Germain Mugemangango (PTB), Stéphane Hazée (Ecolo) et Ozlem Ozen (PS) mais aussi, du côté de la majorité, par Valérie De Bue (MR).
“Le financement de la réforme du ministre Henry (Ecolo) – en charge de l’Energie et du Climat sous la précédente législature, ndlr – était basé en grande partie sur des crédits non pérennes puisqu’ils étaient prévus dans le cadre du Plan de Relance. Mon cabinet a bien vérifié chaque année budgétaire que les moyens prévus dans la trajectoire soient mis a disposition dans ce cadre, ce qui fut le cas. Pour les années 2023 et 2024, il y a même eu une légère sous-exécution des crédits mis a disposition du ministre Henry”, a ajouté le libéral.
“Mais si le ministre fonctionnel n’indique pas qu’il y a derrière un stock de dossiers qui ne sont pas traités ni rentrés dans le système, l’information ne peut pas être connue du ministre du Budget ou de son administration. Pourtant, le ministre Henry, dans une note au gouvernement en réponse à une remarque de I’inspection des finances, s’engageait à réaliser un monitoring budgétaire du dispositif de primes modifiés. L’accord du ministre du Budget a été donné car les moyens étaient disponibles mais aussi sur base de l’engagement du ministre Henry à réaliser un monitoring pour voir si les évaluations faites à l’époque s’avéraient exactes”, a poursuivi le ministre-président.
Quant aux rapports transmis par les commissaires du gouvernement au sein de la Société wallonne du crédit social, “ils ne mentionnent aucunement des éléments d’une consommation budgétaire pour les primes énergies qui s’emballe”, a-t-il encore assuré.
Un manque de suivi du dispositif des primes énergie
Selon Adrien Dolimont, les besoins budgétaires pour les primes traitées par l’administration ont quasiment quadruplé, passant de 54 millions d’euros en 2022 à une estimation de 193 millions d’euros en 2025. “Dès la prise de connaissance de cette situation et afin de ne pas entrainer un dérapage supplémentaire – près de 26 millions d’euros supplémentaires par mois d’inaction -, une mesure a été prise. Pas un moratoire mais bien un régime temporaire afin d’éviter que ¢a ne devienne impayable.”
“Les coûts de la réforme étaient supérieurs a ses prévisions initiales. Ce n’est d’ailleurs pas une critique, les prévisions ne sont jamais certaines mais elles se doivent alors d’être vérifiées et monitorées. Ce qui n’a pas été fait”, a encore pointé le ministre-président régional.
“J’aurais évidemment préféré qu’il n’en soit pas ainsi. Conscients qu’il fallait évaluer le dispositif, nous avions d’ailleurs initié un exercice de revue des dépenses concernant les primes énergies dont nous n’avons malheureusement pas pu attendre les résultats définitifs avant de devoir prendre attitude mais dont les réflexions serviront et nourriront également la réforme à l’horizon 2026”, a-t-il conclu.
Rénovation énergétique: les primes de A à Z
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