De plus en plus de Belges se lancent dans l’aventure des locations touristiques. Mais en Wallonie, ouvrir un gîte demande bien plus que poster une annonce en ligne…
S’offrir une parenthèse loin des tracas du quotidien, le temps d’un week-end? Nul besoin de parcourir monts et vallées pour y parvenir. Les villes et villages wallons proposent un nombre incalculable de locations touristiques capables d’accueillir 1 à plusieurs personnes. Envie vous aussi de vous lancer dans cette expérience humaine? En Wallonie, il ne suffit pas de mettre des clés et des draps à disposition… Un conseil: ne sous-estimez jamais les règles et démarches administratives…
Faites une étude de marché
En Wallonie, l’immobilier ardennais fait déjà les frais de cette tendance. Due à la multiplication des logements touristiques, certaines villes comptent plus de visiteurs que de résidents. Et le prix de l’immobilier flambe… Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs communes ardennaises ont mis en place des mesures restrictives. Hastière, qui compte déjà de nombreuses locations touristiques sur son territoire, a par exemple récemment interdit la création de nouveaux gîtes en zone d’habitat.
Donc même si une vieille fermette ou un beau terrain boisé vous font rêver, renseignez-vous avant de demander un permis: la commune accepte-t-elle la création de nouveaux gîtes? Impose-t-elle des conditions préalables, des restrictions ou des taxes supplémentaires?
Faites également une étude de terrain pour voir le potentiel qu’offre la Région. La concurrence y est-elle grande? Est-ce facilement accessible? Y a-t-il des attractions touristiques/des commerces à proximité? Et qu’en est-il de la demande?
Demandez un permis d’urbanisme
Parmi les démarches administratives incontournables, il y a le fameux permis d’urbanisme. Pas question de transformer ou de procéder à un changement d’affectation d’un bâtiment sans demander la permission au préalable. D’autant que cette modification peut impacter l’espace environnant (entraîner des nuisances sonores, impacter le prix de l’immobilier, engendrer une pression supplémentaire sur le stationnement…).
Sauf si vous accueillez des touristes au sein de votre habitation principale (6 chambres maximum), vous devrez introduire une demande de permis d’urbanisme avant de proposer votre logement sur Airbnb ou toute autre plateforme.
Respectez les règles de sécurité et de salubrité
Pour garantir la sécurité des touristes qui séjournent une ou plusieurs nuits dans un logement touristique géré par un particulier, la Wallonie a défini un cadre clair et précis. Ainsi, tout hébergement touristique doit disposer d’une Attestation de Sécurité-Incendie (ASI) ou de contrôle simplifié (ACS).
La demande de ces documents devra être formulée auprès de la commune où se situe le logement, accompagnée des certificats de conformité pour le gaz, l’électricité et le chauffage. La visite des pompiers sera ensuite organisée afin de vérifier que tout est aux normes (présence d’extincteurs, de détecteurs de fumée, de couvertures antifeu…). Bien entendu, toutes ces règles varient en fonction de la capacité d’accueil et de la configuration du bâtiment.
Enregistrez-vous en tant qu’hébergement touristique
Depuis le 1er juillet 2025, le nouveau Code wallon du Tourisme précise que « toute personne qui, en Wallonie, propose un hébergement touristique à la location, devra enregistrer celui-ci avant toute mise en location ». Cela vaut aussi bien pour un établissement hôtelier, que pour une chambre chez l’habitant, un hébergement locatif, un appartement, un camping, un bateau, une yourte, une cabane dans les arbres… Cela permet de recenser l’ensemble des hébergements touristiques afin d’en limiter la propagation dans certaines communes déjà surexploitées.
Une fois cette démarche effectuée, l’exploitant reçoit un numéro d’enregistrement. Ce dernier a une durée de validité indéterminée tant que l’attestation de sécurité incendie et l’extrait de casier judiciaire sont valables.
Respectez la fiscalité locale
Enfin, last but not least: n’oubliez pas de déclarer vos revenus. En Belgique, la fiscalité liée à la location d’un gîte ou d’une maison de vacances peut être complexe. Et pour cause : les taux d’imposition dépendent notamment de la présence de meubles, ou encore du fait qu’il s’agisse d’une location avec ou sans services.
Et si vous transformez cette activité en véritable profession, il faudra alors adopter un autre statut fiscal pour gérer vos locations. Pensez également à la fameuse taxe de séjour, souvent obligatoire.
Même si votre gîte connaît déjà le succès et que les touristes se pressent à votre porte, ne vous reposez pas sur vos acquis. Ces règles et ces normes peuvent être sujettes à des évolutions, des ajouts, des modifications… Pour éviter les mauvaises surprises, la Fédération des Gîtes et Chambres d’hôtes de Wallonie recommande dès lors de rester en contact avec les autorités locales et les organismes professionnels.
Poursuivre votre lecture:
Suivez Trends-Tendances sur Facebook, Instagram, LinkedIn et Bluesky pour rester informé(e) des dernières tendances économiques, financières et entrepreneuriales.