Miser sur les marchés frontières
A l’heure où la Chine est en quête d’un second souffle, il vaut la peine de s’attarder sur les marchés frontières. L’Afrique, le Vietnam, le Laos, les Philippines… sont les pays émergents de demain.
Il serait trop restrictif de dire que tous les marchés émergents déçoivent. Leur diversité permet en effet de découvrir des marchés porteurs. Ce sont les économies émergentes les plus exposées au secteur des matières premières qui souffrent (Brésil, Mongolie, Russie). Quant à la Chine, qui était jusqu’ici la fabrique du monde, elle ne serait qu’en phase de transition.
Réorientation structurelle chinoise
Après des années de croissance impressionnante, l’empire du Milieu serait en phase de réorientation, la phase manufacturière étant arrivée à maturité.
D’après Xueming Song (director emerging markets fund management auprès de DWS Investments), “il faudra s’attendre à une croissance avoisinant les 8% en Chine en 2013 et 2014. Dans cinq à six ans, le pays pourrait devenir la première puissance économique mondiale, mais il doit d’abord poursuivre la réorientation structurelle de son économie.”
Le développement émergent menacé ?
Nombre d’analystes craignent une nette dévaluation du yen. Les menaces de guerre de la Corée du Nord les inquiètent tout autant. Mais pour le spécialiste des marchés émergents de DWS, la seule véritable menace pourrait venir de l’instabilité politique dans certains pays émergents. “Le yen est encore très fort. Par contre, les devises coréennes et chinoises sont encore bien trop faibles par rapport à leur santé économique. Les protections mises en place autour de ces devises vont devoir être levées petit à petit”, précise-t-il.
Le stratège Christoph Klein (Deutsche Asset & Wealth Management) ne craint pas non plus la Corée du Nord : “Le nouveau dirigeant du pays, très jeune, doit asseoir son autorité sur l’armée. Il n’est pas dangereux. Ce qui est plus inquiétant, c’est la fragilité financière du pays qui pourrait l’amener à vendre sa technologie nucléaire à des personnes mal intentionnées.”
Outil de diversification intéressant
Les marchés frontières, encore dans les balbutiements du développement, avancent rapidement et sont peu affectés par la crise européenne et l’essoufflement de la Chine. Les liquidités faisant parfois défaut sur ces marchés et la gouvernance y étant peu développée pour l’heure, la prudence et la sélectivité sont de mise. Ils conviendront aux investisseurs disposant d’un horizon de placement de trois à cinq ans pour profiter pleinement de leur potentiel.
L’Afrique (Botswana, Kenya) peut se prévaloir d’une progression à deux chiffres de ses places financières. Le Ghana affiche même une progression boursière de plus de 50 %. De même, l’Asie (Vietnam, Laos, Philippines) et l’Amérique latine (Argentine) affichent de beaux rendements boursiers.
Outre leur potentiel d’appréciation, ces marchés d’actions offrent actuellement des valorisations attractives. La relative faiblesse des devises locales est en outre un atout.
Pour plus d’informations sur ces marchés et connaître leur évolution boursière sur les quatre premiers mois de cette année, lire K. HUET, ” Dénicher les marchés porteurs “, Trends-Tendances du 16 mai.
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