Après une année 2025 en redressement, le marché immobilier s’apprête à vivre une année plus calme. Et c’est en partie dû aux mesures du gouvernement fédéral.
Les chiffres du marché de l’immobilier en Belgique du troisième trimestre viennent de tomber. Comme depuis 2024, ceux-ci sont en hausse. De 13% pour le nombre de transactions, en un an, et de 4,4% pour les prix médians, montre un rapport de Statbel.
2025
Mais l’accélération est encore plus forte sur l’année 2025. Cela notamment grâce à la baisse des droits d’enregistrement en Wallonie (de 12,5 à 3%) et en Flandre (de 3 à 2%), notent les économistes d’ING dans un commentaire à propos des chiffres du marché. “L’effet de cette mesure s’est clairement reflété dans les transactions. Au cours des neuf premiers mois de 2025, le nombre de ventes sur le marché des logements existants a progressé de 21 % par rapport à la même période en 2024”, détaillent-ils.
Mais il y a aussi la baisse des taux hypothécaires qui joue. La hausse des taux, en 2022, avait soudainement donné un coup de froid au marché. Mais depuis, les taux sont retombés quelque peu, et les acheteurs sont revenus sur le marché. Ils savent d’ailleurs aussi que les taux ne baissent plus vraiment et qu’il n’y aura ainsi pas de meilleure offre de prêt à court ou à moyen terme, ce qui les motive aussi à acheter aujourd’hui.
Pour les économistes, les prix devraient ainsi augmenter de 5,7% sur l’année 2025, pour les logements existants.
2026
Une dynamique qui devrait se poursuivre en 2026. Mais à une cadence un peu moins effrénée. ING s’attend à une hausse des prix de 2% sur l’année prochaine, en médiane.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce ralentissement. D’abord, une hausse des taux longs est possible. “ING anticipe que le taux à 10 ans sur la dette de l’État belge atteindra environ 3,70% fin 2026 (contre 3,35 % aujourd’hui). Comme les taux sur les crédits hypothécaires suivent cette tendance, ils devraient aussi légèrement progresser, ce qui réduira quelque peu l’accessibilité financière et pourrait freiner la demande”, peut-on lire.
Ensuite, la vague d’achats de 2025 est en partie due à des achats reportés les années avant. Mais la majorité de ces candidats ont dorénavant acheté et ne donneront plus de coup de pouce au marché.
Ensuite, il y a la baisse des primes à la rénovation qui affecte les potentiels achats immobiliers.
L’effet des mesures du fédéral
Enfin, le gouvernement fédéral coupe également un peu l’herbe sous les pieds du marché : “La hausse du pouvoir d’achat des ménages belges sera limitée par diverses mesures gouvernementales, telles qu’une indexation salariale restreinte, l’introduction d’un impôt sur les plus-values réalisées sur les actifs financiers et un durcissement des règles concernant les allocations de chômage”, analysent les experts.
2026 risque donc d’être une année plus calme sur le marché immobilier en Belgique. Bonne nouvelle pour ceux qui cherchent à acquérir, moins bonne pour ceux qui cherchent à vendre.