Maison Saint-Cyr à vendre : un joyau Art nouveau qui défie le marché immobilier

Maison Saint-Cyr © Belga
Muriel Lefevre

Chef-d’œuvre exubérant de l’Art nouveau, la maison Saint-Cyr, au square Ambiorix à Bruxelles, est mise en vente par Christie’s International Real Estate pour 1,9 million d’euros.

Quatre mètres de façade seulement, mais un concentré d’histoire, d’audace et de virtuosité architecturale. Signé Gustave Strauven et datant de 1903, ce bien qui illustre à merveille les paradoxes du marché patrimonial bruxellois.

Un bijou architectural au cœur du quartier européen

Derrière sa façade baroque ornée de fer forgé et de mosaïques se déploient 436 m² sur cinq niveaux. Trois chambres, trois salles de bain, deux cuisines et une terrasse panoramique composent un intérieur baigné de lumière grâce à une verrière centrale. L’ensemble marie la rigueur fonctionnelle d’une maison de ville et la fantaisie décorative d’un manifeste Art nouveau. Une « pièce de musée habitable », selon les spécialistes.

Ici, impossible de parler de prix au mètre carré : la valeur relève d’abord de la singularité et de la charge émotionnelle du lieu. Dans le jargon, on appelle cela une « valeur de convenance ».

Maison Saint Cyr en 2019

Six ans de restauration pour un chef-d’œuvre prêt à vivre

Le propriétaire actuel, qui avait acquis la maison il y a douze ans, a entrepris une restauration complète supervisée par le bureau d’architecture Francis Metzger et le service régional des Monuments et Sites. Après des années d’abandon, la demeure a retrouvé son éclat originel sans perdre son authenticité. L’opération a duré six ans : menuiseries refaites à l’identique, ferronneries restaurées, vitraux consolidés, et modernisation discrète des installations techniques.

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Résultat : une maison classée mais « plug & play », où il ne reste qu’à poser ses valises. Un atout rare dans ce segment du marché, où les contraintes patrimoniales peuvent décourager les acheteurs. Le bien affiche même un certificat énergétique D — performance exceptionnelle pour une bâtisse centenaire.

Un marché guidé par la passion

Dans le monde des biens classés, les chiffres obéissent à d’autres logiques. Revendue pour environ 700 000 euros au début des années 2000, la maison vaut aujourd’hui près de trois fois plus. Une progression qui reflète à la fois la rareté des demeures Art nouveau de cette qualité et l’importance des investissements consentis pour la restaurer.

Mais au-delà de la spéculation, ces ventes reposent surtout sur des coups de cœur. Plus qu’un placement, on achète avant tout une œuvre d’art. D’autant plus que ce genre de bien ne va pas sans contrainte.

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Entre prestige et responsabilité

Outre les contraintes strictes de la rénovation, posséder une maison classée implique aussi un engagement envers le patrimoine collectif. Le propriétaire actuel avait accepté d’ouvrir la maison au public lors du festival BANAD (Brussels Art Nouveau & Art Deco), geste récompensé par une exonération du précompte immobilier. Reste à savoir si le futur acquéreur perpétuera cette ouverture ou préférera garder le joyau pour lui seul.

Un baromètre du marché patrimonial de luxe

Quoiqu’il en soit, cette vente sert aussi de test pour un segment très particulier du marché immobilier bruxellois : celui des biens patrimoniaux d’exception. Dans un contexte économique incertain, ces propriétés semblent suivre leur propre trajectoire, portées par une clientèle internationale fortunée et sensible à la dimension artistique et exceptionnelle de certains bien.

Le quartier des squares – Ambiorix, Marguerite, Marie-Louise – concentre d’ailleurs plusieurs joyaux Art nouveau et attire de plus en plus d’investisseurs séduits par ce patrimoine unique. La maison Saint-Cyr, avec son exubérance et son histoire, en est sans doute le plus éclatant emblème.

Contacté à plusieurs reprises, Christie’s International Real Estate n’a plus répondu. Signe que la maison serait déjà vendue ?

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