Habiter en Belgique : un miroir des inégalités régionales

Rue de Bruxelles
Bruxelles, illustration. © Getty Images

Entre propriétaires, locataires, logements avec ou sans  jardins, nombre de déménagements… le paysage résidentiel belge est marqué par de fortes disparités régionales et générationnelles. Voici un aperçu des grandes tendances du logement en Belgique.

En Belgique, 64 % des ménages sont propriétaires de leur logement, une constante nationale qui masque de profondes différences régionales, selon les données de Statbel compilées par Sirius Insight, une entreprise de Louvain-la-Neuve active dans le domaine du géomarketing depuis 30 ans. En Flandre, le taux de propriété atteint 70 %, contre 64 % en Wallonie et seulement 38 % à Bruxelles. Dans la capitale, la majorité des habitants louent leur logement, souvent par choix économique ou en raison de la pression foncière.

Le fait de posséder plusieurs logements (entre 5 et 10 % des ménages) est souvent motivé par un objectif d’investissement patrimonial, davantage que par un usage direct.

Bruxelles, carrefour mouvant

La population belge reste globalement stable, mais 40 % des ménages ont déménagé au moins une fois au cours des cinq dernières années. À Bruxelles, cette mobilité grimpe à 52 %, et 18 % des ménages ont changé de logement deux fois ou plus sur cette période. Cette instabilité s’explique par la proportion plus élevée de locataires jeunes, souvent en phase transitoire de leur vie (études, premier emploi, colocation).

Le type d’habitat varie selon les régions

Si l’appartement ne concerne que 27 % des ménages au niveau national, il représente la norme à Bruxelles, où 65 % des foyers y vivent, contre à peine 20 % en Wallonie.

Le cohabitat (colocation, habitat groupé) reste marginal à l’échelle du pays (2 %), mais séduit déjà 14 % des jeunes urbains bruxellois, en quête de flexibilité et de lien social.

L’accès à un jardin constitue une véritable ligne de fracture entre la capitale et les régions.

  • Flandre : 75 % des ménages ont un jardin.
  • Wallonie : 72 %.
  • Bruxelles : seulement 37 %.

Ce différentiel alimente une tendance croissante à l’exode vers la périphérie, notamment de la part des jeunes familles à la recherche d’espace, de nature et de tranquillité.

De plus en plus de panneaux solaires et pompes à chaleur… mais pas pour tous

L’innovation s’invite progressivement dans les habitations, mais là encore, les écarts sont marqués. Les panneaux solaires couvrent 41 % des toitures en Flandre, 28 % en Wallonie et 11 % à Bruxelles. Les pompes à chaleur séduisent davantage les profils engagés écologiquement (jusqu’à 16 % chez certains segments) que les foyers traditionnels. Enfin, la présence d’objets connectés (aspirateurs robots, tondeuses automatiques, éclairage intelligent) est nettement plus fréquente chez les ménages à haut revenu et à mentalité “early adopter”.

Cette cartographie du logement montre que les conditions de vie en Belgique dépendent fortement du lieu de résidence, du statut d’occupation, de l’âge et du revenu. Entre Bruxelles et les régions, entre propriétaires installés et jeunes urbains mobiles, le logement reflète les grandes fractures d’une société en transition.

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