L’expansion de David Lloyd passera par Sterrebeek
Après Uccle et Anvers, le groupe britannique a enfin trouvé sa troisième implantation belge. Il ouvrira fin 2021 un club sportif haut de gamme sur le site de l’ancien hippodrome de Sterrebeek, en plein coeur du projet Sterea qui associe immobilier et golf.
De l’ancien hippodrome de Sterrebeek, il ne subsiste que le parking situé à l’extérieur du site et les deux guichets d’entrée. Tribunes, piste et autres constructions ont été entièrement rasées dans le cadre de Sterea, un projet qui mêle immobilier et golf sur 85 hectares. Il est développé par Urbion SP, la société immobilière de Frank Monstrey, un homme d’affaires et promoteur ostendais.
” Les premiers habitants ont investi le domaine l’an dernier, explique Petra Noé, CEO d’Urbion. Il semble qu’habiter au bord d’un golf fait toujours rêver. ” Les 40 dernières unités de ce projet qui en comprendra 250 (maisons deux et trois façades, villas et appartements) seront livrées en avril. Deux tiers des logements sont vendus (*).
Le golf a quant à lui été ouvert en 2017. The National compte plus de 900 membres. ” Et il fait déjà partie des trois meilleurs golfs belges, sourit Petra Noé, depuis le club-house qui offre une vue plongeante sur le parcours et ses différents étangs. On espère accueillir une grande compétition internationale d’ici peu. ”
Restait à concrétiser le troisième volet du projet : la construction d’un espace de bien-être. ” Un élément qui figure dans nos plans depuis le départ, poursuit Petra Noé. Sauf que nos habitants seront bien mieux lotis qu’imaginés puisque nous avons signé fin décembre un partenariat avec David Lloyd. Nous construirons leur complexe, ils seront locataires via un bail emphytéotique de 35 ans. L’investissement total dépassera donc les 100 millions. ”
Capter l’est de Bruxelles
Il s’agira de la troisième implantation belge du groupe britannique David Lloyd, après Uccle et Anvers. Et la deuxième au centre du pays. La concrétisation de plusieurs années de recherche. ” Cela fait en effet longtemps que je songe à ouvrir un club à l’est de Bruxelles, explique Stéphane Rutté, le patron de David Lloyd Belgique et responsable du développement international de David Lloyd. Sterrebeek est idéalement situé, à cinq minutes des deux Woluwe, proche de Tervueren, à 15 minutes de Louvain. La zone de chalandise répond à nos critères, qui sont d’avoir au moins 150.000 habitants, bénéficiant d’un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne (comptez 150 euros de cotisation mensuelle pour un adulte, 100 euros pour chaque membre d’une famille), accessible à moins de 15 minutes en voiture. S’il y a bien un second endroit après Uccle où l’on pouvait ouvrir un club, c’est bien ici. Les analyses socio-économiques et démographiques le confirment. Nous visons les familles dont les deux parents travaillent et qui souhaitent rentabiliser leur temps dans un cadre agréable. L’affaire s’est conclue un peu par hasard. Je pensais que le projet Sterea était entièrement bouclé. C’est un ami qui m’a suggéré d’aller frapper à la porte de Frank… ”
L’idée sera de développer un club sportif et familial selon les normes habituelles de David Lloyd. Un bâtiment de trois étages (4.800 m2), dessiné par le bureau d’architecture londonien WATG, sera construit à côté du club-house du National. On y retrouvera notamment des piscines intérieure et extérieure, un spa, un restaurant, des salles de réunion, une crèche ou encore un hall omnisport pour enfants. Six courts de tennis (trois couverts et trois extérieurs) et quatre terrains de padel sont également prévus à l’entrée du site. ” Des petites navettes permettront d’accéder aux terrains qui sont situés à 500 mètres du bâtiment, ajoute Stéphane Rutté. Ce n’est pas l’idéal mais nous ne pouvions faire autrement vu la configuration des lieux. ” Les travaux débuteront cet été pour une ouverture prévue fin 2021. On devrait y compter à terme 4.000 à 5.000 membres. Soit la moitié de ce que l’on retrouve à Uccle. ” L’investissement, hors terrain, pour ce type de projet, est de 13 à 14 millions, estime Stéphane Rutté. Ce sera similaire ici. Habituellement, l’idée n’est pas d’être propriétaire de nos clubs. L’idée est plutôt de vendre les murs afin de dégager des moyens pour investir dans de nouvelles implantations. La formule est encore plus simple dans ce cas-ci. ” Ajoutons qu’un hôtel de 90 chambres sera construit juste à côté du David Lloyd. Il devrait contenter les golfeurs qui souhaitent loger sur le site et les hommes d’affaires. ” Installer un hôtel sur notre site a tout son sens, si bien que nous l’exploiterons nous-mêmes, fait remarquer Petra Noé. Nous sommes proches de l’Otan et de l’aéroport. Cela complétera notre offre. ”
Dupliquer le modèle
Ce rapprochement entre David Lloyd et Urbion ne devrait en tout cas pas être un one-shot. Le duo travaille déjà à la concrétisation de ce concept mêlant immobilier, golf et club de sport dans d’autres pays européens.
” Nous avons un projet de ce type à Varsovie, explique Petra Noé, qui travaille également actuellement sur la rénovation du château de la Héronnière à Watermael-Boitsfort, en y accolant 40 appartements. Il pourrait voir le jour dans les prochains mois. Je reçois en tout cas de nombreuses offres pour dupliquer le projet Sterea. Mais il n’est pas évident de trouver des sites de grande taille. D’autant que nous souhaitons avant tout développer des projets qui sortent du lot, histoire de dégager une certaine valeur ajoutée. L’idée n’est pas de se contenter de développements purement financiers. ” Et Stéphane Rutté d’ajouter : ” Sans parler du fait que nos clubs doivent être situés à proximité de pôles urbains. Il est donc rare de trouver un grand terrain pour développer un golf à proximité d’une ville, comme cela a été possible de le faire à Sterrebeek. Mais l’idée est vraiment de travailler encore ensemble à l’avenir. ”
(*) Les prix varient de 276.500 euros (appartement une chambre) à 655.000 euros (appartement trois chambres).
Le groupe britannique a des ambitions. Et entend les concrétiser rapidement. Stéphane Rutté est chargé de faire sérieusement grimper le nombre de clubs dans les prochaines années. L’homme n’a donc pas chômé depuis trois ans, multipliant les déplacements en avion aux quatre coins de l’Europe. Si bien que si l’on retrouve toujours 100 clubs au Royaume-Uni, on en dénombre aujourd’hui 16 dans le reste de l’Europe, dont trois en Belgique, six aux Pays-Bas, deux en Espagne, un en Italie, deux en Irlande, un en Allemagne et un en France (au bord du lac Léman). ” Je devrais finaliser l’ouverture d’un nouveau club en Suisse d’ici peu, explique Stéphane Rutté. Et nous sommes en négociation avancée pour racheter huit clubs en Allemagne. Nous sommes donc dans une importante phase de croissance. Il faudra voir ce que souhaite le conseil d’admi-nistration à l’avenir mais l’idée est de continuer dans cette voie. Le Luxembourg fait partie de mes prochaines cibles. ” Précisons qu’en matière de rentabilité, un David Lloyd doit théoriquement dégager une marge Ebitda de quelque 20 %.
Quant à la Belgique, les perspectives d’ouverture se réduisent. Si Stéphane Rutté lorgnait Gand à un moment, il a laissé tomber l’idée. Seule l’ouverture d’un second club à Anvers, au nord de la ville, pourrait encore faire grimper le nombre d’affiliés belges.
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