Les loyers explosent à Bruxelles

100 euros/mois de plus pour les nouveaux baux, parfois davantage… Il devient particulièrement difficile de se loger dans la capitale où les loyers s’envolent au-delà de l’inflation. Mais louer un logement est devenu également plus cher partout ailleurs dans le pays.

La quête d’une location se complique d’année en année à Bruxelles. L’offre s’amenuise comme peau de chagrin et les prix prennent la courbe inverse. Qui veut se loger dans la capitale doit donc dorénavant (encore) davantage ouvrir son portefeuille. Pour preuve, les chiffres de Federia qui vient de publier son Baromètre de locations 2023. La Fédération des agents immobiliers francophones y précise que les loyers moyens fixés par les baux nouvellement signés ont augmenté de 3,9 % en 2022 et de 8,6 % en 2023. Tous les types de logements, sans exception, ont enregistré une très forte hausse. Le loyer moyen des appartements bruxellois dépasse désormais les 1.200 euros, les studios ont passé le cap des 800 euros et les maisons mitoyennes celui des 1.850 euros. Soit une majoration moyenne de 100 euros par mois sur un an.

Cette hausse importante fait suite à l’emballement de l’inflation enregistrée en 2022 qui a atteint les 11%. Une forte inflation qui n’a pas encore été totalement absorbée par le marché immobilier. Car en matière de location, les prix ne s’ajustent qu’en fonction du rythme auquel arrivent les biens sur le marché, avec un certain retard donc. Ainsi, un certain rattrapage était attendu en 2023. La situation tendue du marché locatif est toutefois renforcée par différents facteurs. « Face à l’augmentation des taux d’intérêt notamment, bon nombre de ménages ont dû mettre de côté leur projet d’acquisition pour se (re)tourner vers la location, augmentant ainsi la demande, explique Charlotte De Thaye, directrice générale de Federia. De plus, les différentes politiques mises en place ont découragé les investisseurs immobiliers limitant l’offre de biens en location.” Parmi celles-ci : les restrictions en matière d’indexation des loyers, la suppression du taux de TVA à 6% pour les projets de démolition/reconstruction des promoteurs, ou encore le droit de préférence du locataire et le moratoire hivernal. Tendu donc…

Toutes les communes affichent un loyer moyen supérieur à 900 euros. Seule une commune sur trois, principalement au nord et nord-ouest de Bruxelles, propose encore des biens en location dont le prix moyen reste inférieur à 1.000 euros. La commune la moins chère étant celle de Jette (901 euros). A l’autre bout du classement, dans la fourchette haute donc, on retrouve Woluwe-Saint-Pierre (1.413 euros pour un appartement), Uccle (1.376 euros) et Ixelles (1.351 euros).

En Wallonie aussi…

Les loyers continuent aussi leur progression dans le sud du pays, mais dans une moindre mesure, et enregistrent une hausse de 4,3% sur un an, en 2023. L’augmentation est moins prononcée qu’au nord du pays (+ 6,4%). En moyenne, il en coûte désormais 738 euros pour un appartement en Wallonie (contre 1.205 euros à Bruxelles) et 833 euros pour une maison mitoyenne (contre 1.866 euros dans la capitale).

La Brabant wallon est la province la plus chère de Wallonie. Le loyer moyen (toutes catégories de biens confondues) s’élève à 1.084 euros (+ 6,4%).  L’écart avec les quatre autres provinces wallonnes se creuse davantage, en raison notamment de sa proximité avec Bruxelles où le marché immobilier est très tendu et pousse donc à l’exode. Ailleurs en Wallonie, les prix moyens sont compris entre 741 et 776 euros avec des augmentations annuelles de l’ordre de 3,8 % à 4,8 %.

Seul le Hainaut propose encore des appartements dont le prix moyen reste sous la barre des 700 euros et des maisons mitoyennes sous les 800 euros.