Les ventes immobilières ont bondi de 15 % dans l’ensemble du pays au cours des neuf premiers mois de l’année. La réforme du taux réduit des droits d’enregistrement en Wallonie y a clairement contribué, mais elle entraîne aussi une flambée des prix au sud du pays.
Le marché immobilier belge a connu une croissance nationale soutenue de 15 % entre janvier et septembre 2025, par rapport à la même période l’an dernier. L’enthousiasme est particulièrement marqué en Wallonie, où les actes de vente ont progressé de 17,5 %, selon le baromètre immobilier du troisième trimestre publié par la Fédération du notariat (Fednot).
Une reprise généralisée
S’il est évident que la réforme des droits d’enregistrement en Wallonie – passée de 12,5 % à 3 % – a stimulé les transactions, la dynamique ne se limite pas à cette région. En Flandre, où le taux est descendu de 3 % à 2 % depuis le 1er janvier, les ventes ont également progressé de 15 %, tandis qu’à Bruxelles, la hausse atteint 8,6 %.
Cette tendance traduit un certain réalisme des acheteurs face à l’évolution des taux d’intérêt. « Les candidats acquéreurs se sont faits à l’idée que les taux hypothécaires ne redescendront pas à 1 %. Dès lors, il ne sert plus à rien de différer un achat », explique Sophie Maquet, notaire et porte-parole de notaire.be. Les taux d’intérêt gravitent toujours entre 3 % et 4 %, un niveau que le marché semble désormais avoir intégré.
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Le Brabant wallon et le Luxembourg en tête
La reprise s’observe dans toutes les provinces wallonnes, mais c’est dans le Brabant wallon (+25,3 %) et le Luxembourg (+21 %) que la croissance des ventes a été la plus spectaculaire.
Les provinces de Liège (+17 %), Namur (+16 %) et du Hainaut (+14,4 %) affichent également une solide progression, confirmant que la dynamique touche l’ensemble du sud du pays.
Une hausse des prix deux à trois fois plus importante en Wallonie
Pour les acheteurs, la contrepartie de cette effervescence est une hausse généralisée des prix. À l’échelle nationale, le prix moyen d’une maison a progressé de 5 %, pour atteindre 346.218 euros. Du côté des appartements, la hausse est plus modérée : +1,7 %, à 275.862 euros en moyenne.
Mais c’est une fois encore la Wallonie qui tire les prix vers le haut. Le prix moyen d’une maison y a grimpé de 12,9 % (269.551 euros), tandis que celui d’un appartement a augmenté de 5,8 % (209.952 euros). Le Luxembourg enregistre la plus forte progression : +14,8 % pour atteindre 296.935 euros. À Liège, la hausse atteint +12,3 %, à Namur +10,7 % et dans le Hainaut +10,1 %. Le Brabant wallon, plus cher, connaît une évolution plus mesurée (+7,1 %), mais le prix moyen y reste élevé, à 446.799 euros.
À Bruxelles, la croissance reste plus contenue : +1,2 % pour les maisons (577.108 euros) et +2,3 % pour les appartements (297.411 euros).
Mais une hausse qui ralentit
La bonne nouvelle, selon Sophie Maquet, est que « la hausse des prix tend à se modérer en Wallonie ». Elle rappelle qu’elle s’élevait encore à +17,8 % au premier trimestre et +13,4 % au premier semestre. L’enthousiasme semble donc se tasser.
La réforme des droits d’enregistrement a permis à davantage de ménages de franchir le pas de l’achat, sans que l’offre n’augmente dans les mêmes proportions. Résultat : plus d’acheteurs pour un même bien, et une tendance à la surenchère sur les logements de qualité. « On constate une dynamique assez semblable à celle observée pendant la période du Covid », poursuit la notaire et porte-parole de Fednot.