De l’interdiction du “self check-in” à l’autorisation de résider en permanence dans la ville, Coxyde multiplie les initiatives pour ne plus être la plus “vieille” commune du bord de mer.
Avec 43,9% d’habitants âgés de plus de 65 ans contre 34% pour l’ensemble des communes littorales, Coxyde, fusionnée avec Oostduinkerke en 1977, bat tous les records et sitôt les vacances terminées, entre en léthargie. Mais comment peut-il en être autrement lorsque six maisons ou appartements sur 10 n’y sont pas habités en permanence ? La faute à l’ancienne majorité qui a laissé ce déséquilibre s’installer, accuse la N-VA, majoritaire absolue depuis les dernières élections.
Pour rétablir l’équilibre, la commune a mitonné une vingtaine de mesures visant à augmenter de 5.000 le nombre de résidents actifs et, en attendant leur mise en œuvre effective, de geler jusqu’au 1er janvier 2028 toute nouvelle location de vacances dans les zones qui ne sont pas considérées par la commune comme touristiques. Cette pause devrait en même temps permettre de régulariser (si possible) les locations non déclarées, assez nombreuses selon le croisement de diverses statistiques. Sécurité juridique oblige, les permis accordés dans le passé resteront toutefois valables.
Coxyde compte 43,9% d’habitants âgés de plus de 65 ans, contre 34% pour l’ensemble des communes littorales.
Dans la foulée, la commune a jeté l’interdit sur le self check-in ou entrée autonome, système qui permet au locataire de retirer quand bon lui semble la clef d’accès à son logement enfermée dans un coffret numérique. Séduisante par sa flexibilité, la formule empêche tout contact personnel et dès lors, toute transmission de tuyaux – où trouver un médecin, un bon restaurant, etc. – entre propriétaires et locataires. La rénovation sera encouragée, la fiscalité sur les terrains non encore bâtis augmentée et la commune étudie comment décourager fiscalement la non-occupation d’un logement.
Afin de relancer une certaine mixité sociale, les grands projets immobiliers devront obligatoirement comprendre un certain nombre de logements abordables et/ou sociaux.
À l’autre bout de la côte, Knokke la mondaine souffre elle aussi d’un manque de population active. “Soixante pour cent de nos agents de police habitent dans un rayon de 60 à 80 kilomètres”, se plaint la bourgmestre, Cathy Coudyser. Dès janvier prochain, une cinquantaine d’appartements coopératifs – formule dans laquelle le terrain reste propriété de la commune – y seront construits.
Habiter dans les parcs de vacances
Plus expéditif, à Coxyde, le bourgmestre aimerait pouvoir autoriser l’habitat permanent dans les parcs de vacances. “Aujourd’hui, les maisons de nos villages-vacances sont plus luxueuses que certains de nos appartements”, observe Sander Loones, qui trouve assez paradoxal de pouvoir installer des maisons de vacances dans un quartier résidentiel, alors que l’inverse n’est pas possible.
Immédiatement, Recread, association qui chapeaute une centaine de parcs de vacances côtiers, a manifesté son opposition à toute modification législative. Pareille domiciliation est en principe interdite par le Code flamand de l’aménagement du territoire. Des dérogations, liées à des situations anciennes, subsistent certes, mais elles doivent en principe s’éteindre au 1er janvier 2029.
Guillaume Capron