À Bruxelles, l’immobilier de bureau souffre d’un vide locatif depuis plusieurs années. Bureaux vieillissants et inadaptés aux nouvelles conditions climatiques, progression du télétravail… Et si un mauvais aménagement faisait également baisser la valeur de ces espaces de travail?
Les entreprises désertent-elles les bureaux dans la capitale? En tous cas, le marché semble sous pression ces dernières années. En 2024, plus d’un million de mètres carrés étaient inoccupés… La faute à la mauvaise qualité de ces espaces de travail, disent certains. Car il est vrai que le neuf est souvent plus prisé et exploité que l’ancien… Peut-être que l’IA aura également bientôt un rôle à jouer, disent d’autres. Et s’il fallait pousser la réflexion plus loin? Qu’attendent les travailleurs aujourd’hui et pourquoi désertent-ils leurs espaces de travail, s’interroge Befimmo dans son nouveau « Baromètre du bureau ».
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Un décalage entre l’offre et la demande
Les résultats de l’enquête soulignent un décalage entre l’offre actuelle des immeubles de bureaux et la demande réelle. Et pour cause: beaucoup sont encore pensés en flex office, open space, desk sharing… Et s’il est vrai que de nombreux travailleurs privilégient aujourd’hui le travail hybride – alternant domicile et bureau -, la plupart souhaite conserver le bureau comme lieu de travail fixe.
Les travailleurs sont à la recherche d’un lieu de travail qui les motive, leur apporte du calme et favorise le lien social. Un bureau adapté favorise en effet le bien-être au travail. Mais ce n’est pas qu’une question d’ergonomie, même si cela revêt toujours de l’importance. « Au travail, les personnes ont besoin de disposer d’une organisation du travail et des lieux adaptés à leurs objectifs », explique Delphine Pennewaert, psychologue du travail. Ils recherchent donc des espaces qui ont du sens, en accord avec leur identité et leur façon de travailler.
Qu’est-ce qui rend le bureau vraiment attractif en 2025?
Les attentes des travailleurs deviennent des critères de fidélisation dans la guerre des talents. Mais quelles sont-elles? Selon l’enquête réalisée par Befimmo, les employés belges sont avant tout à la recherche de:
- Un poste de travail fixe: travail hybride, oui, bureau flexible, certainement pas! Une nette majorité des travailleurs (64%) préfèrent les postes de travail fixes, qu’ils jugent plus favorables à la concentration, à la créativité et à la motivation. 35% des travailleurs en open space déclarent avoir du mal à se concentrer et à accomplir leurs tâches.
- Une utilisation plus intelligente de l’espace: les travailleurs veulentconserver un poste fixe, sans pour autant négliger l’espace disponible. Non seulement, ils veulent plus d’espace physique que ce qui leur est généralement accordé. Mais en plus, la présence de salles de réunion est aussi une exigence dans de nombreuses entreprises. Beaucoup viennent au bureau avant tout pour échanger, participer à des réunions ou travailler en équipe.
- Un bon aménagement du bureau: ambiance, environnement, lumière naturelle, plantes… Des postes de travail bien équipés et agréables sont aujourd’hui plus que nécessaires pour améliorer le climat au travail. « Offrir un cadre de travail agréable, avec des outils et des infrastructures adaptés aux nouvelles réalités professionnelles, répond à un besoin fondamental: celui de reconnaissance. Cela montre concrètement que l’employeur valorise ses collaborateurs et comprend leurs réalités quotidiennes », explique Delphine Pennewaert.
- Un espace de travail durable: les employés ont des valeurs, et il n’est pas question de les négliger même dans le cadre du travail. Énergie renouvelable, mobilier éco‑responsable ou mobilité durable… Aujourd’hui, la durabilité s’impose comme un critère-clé dans le choix d’un futur employeur.
- Un bureau facile d’accès: l’accessibilité reste un critère décisif dans le choix d’un employeur. Les travailleurs recherchent avant tout la proximité. Pourtant, les Belges passent en moyenne 57 minutes par jour dans leurs trajets domicile-travail (aller-retour): un record en Europe! À salaire égal, un tiers des travailleurs opterait pour un employeur mieux situé.
Repenser l’immobilier de bureau
Cette étude pose donc la question de la valeur des immeubles existants: certains aménagements pourraient devenir obsolètes ou moins attractifs pour les locataires. Les sociétés foncières spécialisées notamment dans la location de bureaux d’entreprises – comme Befimmo – devront sans doute réorienter leurs projets vers des bureaux plus qualitatifs, en intégrant aussi les critères RSE (durabilité, mobilité, bien-être).
« Ce baromètre du bureau confirme ce que nous ressentons depuis longtemps en tant qu’« alchimistes urbains »: le bureau d’aujourd’hui doit être bien plus qu’un simple espace fonctionnel », conclut Jean-Philip Vroninks, CEO de Befimmo. « Il doit inspirer, rapprocher les gens et contribuer au dynamisme de la ville. »
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