Quand les Bruxellois veulent acheter une maison, ils quittent majoritairement la capitale. Dans la périphérie, de nombreux biens sont achetés par des Bruxellois, parfois plus de la moitié. Voici les chiffres qui ressortent du dernier baromètre de Notaire.be sur les tendances d’achats immobiliers des Bruxellois.
Un nouveau baromètre de la fédération des notaires, Notaire.be, fait le point sur les tendances immobilières des Bruxellois, de la capitale et de la périphérie. Où achètent-ils et qu’achètent-ils ? À quel âge, et à quel prix ? Voilà des questions auxquelles tente de répondre le rapport, en analysant les chiffres de ces cinq dernières années (2019 à 2024).
Mais d’abord, qu’est-ce que la périphérie ? Le rapport liste ces communes :
- Les communes à facilités de Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem (6 communes). Pour mémoire, ce sont des communes flamandes qui ont aussi le français comme langue administrative.
- La périphérie flamande (Vlaamse Rand + Halle soit 14 communes): Asse, Beersel, Dilbeek, Grimbergen, Hoeilaart, Machelen, Meise, Merchtem, Overijse, Sint-Pieters-Leeuw, Tervuren, Vilvoorde, Zaventem + Halle.
- La périphérie wallonne (7 communes): Waterloo, Tubize, Braine-l’Alleud, Lasne, Rixensart, Rebecq, La Hulpe.
Chiffres : les Bruxellois achètent leur maison en périphérie
Le rapport souligne ainsi une grande tendance : de nombreux Bruxellois quittent la capitale en achetant dans ces communes voisines. C’est avant tout le cas pour les habitants qui optent pour l’achat d’une maison. Pour ce type de bien immobilier, l’offre est plus rare dans la capitale mais plus abondante dans les alentours, on le sait.
Donc : 66,6% des Bruxellois qui achètent une maison le font en dehors de Bruxelles (en 2024). Plus de la moitié d’entre elles vont alors plus loin que la périphérie, et un peu moins de la moitié pose ses valises dans ces communes avoisinantes. Là, les communes flamandes sont les plus populaires : deux tiers de ce groupe y élisent domicile (ou 19,3% de tous les Bruxellois qui achètent une maison). Devant la périphérie wallonne (5,8%) et les communes à facilités (4,6%).
“Les maisons, qui sont souvent plus spacieuses et plus abordables dans la périphérie, sont un facteur important de déménagement hors de Bruxelles”, explique Jean Martroye, notaire et porte-parole de notaire.be. “Vu que ces différentes zones n’ont pas la même taille ni la même quantité de biens proposés à la vente, on peut s’attendre à ce que ces proportions soient influencées par les biens disponibles”, indique également le rapport.
Des chiffres plus ou moins stable, entre 2019 et 2024, comme le montre ce graphique :

Prix
Autre chiffre intéressant : les prix que paient les Bruxellois en périphérie. Car il y a une nuance : les Bruxellois paient, en moyenne, leur maison moins cher qu’un non-Bruxellois quand ils achètent dans les communes flamandes et à facilités. Au contraire, quand ils s’installent dans les communes wallonnes de la périphérie, ils paient plus cher que les acheteurs ne venant pas de la capitale.
Exemple, en 2024 :
- Dans les communes à facilité : 638.980 euros pour un non-Bruxellois et 589.167 euros pour un Bruxellois.
- Dans les communes flamandes : 447.753 euros contre 434.773 euros.
- Dans les communes wallonnes : 459.906 contre 481.844 euros.
- A titre de comparaison, les Bruxellois ont payé 568.732 euros pour une maison à Bruxelles.
Soit dit en passant, ces prix ont fortement augmenté en cinq ans. En 2019, ils étaient de respectivement 505.000 et 483.000, 346.000 et 330.000, 392.000 et 390.000 euros.
Quelle part de Bruxellois
Et de l’autre côté de la médaille, quel est le pourcentage des biens vendus en périphérie qui sont acquis par des Bruxellois ? Cela varie des communes, mais dans certaines, plus d’un bien sur deux est acheté par un Bruxellois. Il s’agit de Drogenbos (69,4%), Linkebeek (64,4%), Kraainem (56,9%) et Wezembeek-Oppem (52,7%).
Dans les communes à facilités, les Bruxellois représentaient plus de la moitié des acheteurs en 2024 : 50,9%. Ils étaient quelque 37,1%, dans les communes flamandes bordant Bruxelles. Dans les communes wallonnes, il s’agit de 29,3%.
Hal et Merchtem sont les communes où les acheteurs bruxellois sont les moins actifs (moins de 20% des transactions). Voici le pourcentage par commune de la périphérie :

Âge
Autre question : à quel âge achètent les Bruxellois ? Et surtout : à quel âge achètent-ils en périphérie voire ailleurs en Belgique ? La moyenne d’âge des Bruxellois qui ont acheté une maison en 2024 est de plus ou moins 40 ans. Avec des différences régionales : 39 ans pour les achats dans les communes flamandes et à facilités, 41 pour la périphérie wallonne, et 40 ans pour Bruxelles ou ailleurs en Belgique. Ce chiffre est en légèrement en hausse sur cinq ans.
Pour les chiffres des appartements, il n’y a que peu de différences. Sauf pour la périphérie wallonne : les acheteurs bruxellois y avaient en moyenne 45 ans.
Les Bruxellois qui achètent à Bruxelles
Si la majorité des Bruxellois qui achètent des maisons quittent la ville… ce n’est pas le cas de la totalité du marché. Ainsi, en 2024, 61,4% des Bruxellois qui ont acheté un bien immobilier l’ont fait dans la capitale. C’est un chiffre en hausse, par rapport à 2019 ; ils étaient alors 60,3%.
C’est que les Bruxellois qui achètent un appartement restent dans la plupart des cas dans leur ville (87,2% en 2024, chiffre relativement stable). 7,5% d’entre eux ont acheté un appartement ailleurs en Belgique, 3,9% dans les communes flamandes de la périphérie, 0,9% dans les communes à facilité et 0,6% dans les communes wallonnes de la périphérie. Les Bruxellois qui ont acheté un appartement dans la capitale ont en moyenne payé 294.289 euros.
La majorité des biens achetés à Bruxelles le sont d’ailleurs par les Bruxellois. Pour les appartements, 77,5% sont donc achetés par des Bruxellois. Pour les maisons, le chiffre est même de 85,7%. Ce qui montre, comme indiqué plus haut, que le marché des maisons à Bruxelles est plus limité.
Autre constat : les habitants de la périphérie ne migrent pas beaucoup vers la capitale. Ils ne sont que 10,4% à avoir acheté un bien à Bruxelles en 2024 (12% en 2019). Ce qui montre qu’une fois que les Bruxellois ont quitté la capitale, ils n’y retournent pas souvent.