Immobel ne transformera pas les tours Proximus

Proximus tower
© D.R.

Le développeur immobilier a préféré se retirer du projet et perdre 48 millions aujourd’hui plutôt que bien davantage à terme. Il n’a pas su s’entendre avec Proximus sur une réduction du prix d’achat des tours vu l’évolution du contexte économique. La suite ? Aucun autre acteur immobilier ne semble pouvoir reprendre le dossier sans réduction de valeur.

La décision était attendue pour le mois de septembre. Elle est arrivée un peu plus tôt que prévu. Et pas vraiment dans le sens attendu pour les observateurs du marché immobilier tant les deux parties semblaient obligés de s’entendre. Immobel ne transformera pas les deux tours Proximus situées dans le quartier nord en un nouvel ensemble comprenant du bureau, du logement et des commerces. Le promoteur immobilier bruxellois a décidé de ne pas exercer son option d’achat sur les Tours Proximus. « Cette décision fait suite à une période de négociations intensives au cours de laquelle différentes solutions ont été examinées et proposées à Proximus, commente le promoteur. Malgré des avancées significatives, aucun résultat acceptable pour toutes les parties n’a finalement pu être atteint. »

Une option à 143 millions

Il faut dire que le contexte économique a nettement évolué entre le moment où Immobel a emporté le marché et aujourd’hui. La faisabilité économique n’était plus viable, si on prend en compte les 143 millions de prix d’acquisition et le montant nécessaire au développement du projet. « L’impact financier aurait été trop important pour la société, son bilan et sa position de liquidité. Par conséquent, Immobel amortira le projet dans ses comptes, ce qui entraînera une réduction de valeur de 48 millions d’euros. Ces coûts ont été en grande partie encourus en 2023 et comprennent également le paiement de 30 millions d’euros à Proximus en décembre 2023. Cette réduction de valeur n’aura pas d’autre impact sur la position de liquidité. Immobel examine les différentes possibilités afin de récupérer au maximum cette perte. »

En début d’année, le développeur immobilier s’était offert une porte de sortie en décidant de repousser de 9 mois la période de clôture. L’obligation d’achat s’était également transformée en option d’achat. Immobel avait aussi accepté d’effectuer un paiement irrévocable de 30 millions. « Si le deal devait être négocié aujourd’hui, le montant de la transaction serait raboté de 30 à 40 % », estimait alors un acteur immobilier habitué à ce genre de négociations.

Immobel a obtenu le permis de bâtir en juin 2024 et reste l’unique titulaire et propriétaire aussi bien du permis de bâtir que des droits intellectuels sur le projet. « Nous regrettons cette issue et l’impact que l’arrêt du projet aura sur les différentes parties prenantes notamment les 6 000 employés de Proximus. Le projet a d’ailleurs été conçu en collaboration avec les employés de Proximus et d’autres parties prenantes comme un campus emblématique et durable qui constituerait un pôle dynamique du quartier nord. »

Un ultime coup de pression ?

Quid de la suite ? Les options sont minces pour Proximus. Si un acteur comme Immobel ne parvient pas à mener à bien cette opération, peu d’autres acteurs pourraient y parvenir aux mêmes conditions. L’opérateur est en fait condamné dorénavant à réduire son prix de vente pour mener à bien l’opération. Une autre option serait de se tourner vers le bail locatif signé avec Ghelamco pour le Boreal. Mais rien n’est moins sur.

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