Hausse des taux, banques plus strictes, certificat PEB : la location d’un bien est désormais plus intéressante qu’un achat
A cause des taux d’intérêt élevés sur les prêts immobiliers, de nombreux Belges postposent le projet d’achat d’un bien. Les taux d’intérêt sont en réalité si élevés que passer à l’acte d’achat est aujourd’hui plus cher que la location. Louer un bien ne serait donc plus synonyme de jeter de l’argent par les fenêtres ?
L’époque des prêts immobiliers à prix planchers est révolue. Avec la forte hausse des prix de l’immobilier, l’achat d’un logement devient inabordable pour de plus en plus de Belges. “Par rapport à leurs revenus, les acquéreurs d’un logement doivent aujourd’hui débourser 17 % de plus que la moyenne depuis 1980“, explique Johan Van Gompel, économiste chez KBC, cité par le quotidien flamand Het Nieuwsblad.
L’obligation de rénovation pèse également sur l’accessibilité à la propriété. Les personnes qui achètent un logement qu’on appelle « passoire énergétique », qui a donc un mauvais certificat PEB, doivent en effet prévoir un budget supplémentaire assez important pour le mettre aux normes.
Mesurer la performance énergétique des bâtiments est obligatoire depuis environ dix ans. Le certificat PEB détermine, pour l’instant, aussi l’indexation ou non des loyers et peut jouer dans l’obtention d’un crédit hypothécaire.
Les banques plus strictes
En plus de cette hausse des taux, les banques resserrent leurs conditions d’octroi des crédits hypothécaires. Obtenir un prêt devient ainsi beaucoup plus strict. Il y a quelques années, la plupart des banques belges exigeaient qu’une personne seule dispose d’au moins 1.200 euros pour vivre chaque mois après avoir remboursé son prêt immobilier. En raison de l’augmentation du mode de vie, de plus en plus de banques ont porté ce minimum à 1.400 euros, explique Het Nieuswblad. Les ménages aux revenus plus limités se voient souvent refuser des prêts pour acheter un bien immobilier. Elles doivent alors se tourner vers la location.
La location, de l’argent jeté par les fenêtres ?
Pourtant, on entend souvent dire que la location d’un bien immobilier est de l’argent jeté par les fenêtres. Le remboursement d’un logement est plutôt considéré comme une forme d’épargne, avec au final l’acquisition de son bien propre. Qu’en est-il dans l’état actuel des choses ?
Cette comparaison n’est plus tout à fait valable avec les taux d’intérêt qui sévissent pour le moment. En effet, lorsque vous remboursez un prêt immobilier, vous payez des intérêts élevés à la banque. Ce coût pèse particulièrement lourd au cours des premières années.
Aux taux d’intérêt actuels, pendant les cinq premières années de remboursement, vous payez plus d’intérêts pour une maison moyenne occupée par son propriétaire que le loyer moyen d’une maison louée. En d’autres termes, l’achat d’un logement au cours des cinq premières années coûte en moyenne 128 euros de plus par mois que la location, détaille Het Nieuwsblad.
Il y a 5 ans, les achats immobiliers étaient moins chers que les locations
Avec un loyer moyen de 885 euros par mois (selon le baromètre de la location de CIB), le coût des intérêts pour l’achat d’une maison moyenne (d’une valeur de 358.000 euros), à un taux d’intérêt de 3,7 pour cent, est (en moyenne) de 1.013 euros par mois pendant les cinq premières années. Le remboursement mensuel total est de 1.818 euros. En moyenne, dans les premières années de l’emprunt, il n’est remboursé que 805 euros de capital par mois.
Il y a cinq ans, ce rapport était inversé. Dès le premier remboursement, les achats immobiliers étaient moins chers que les locations. Un crédit immobilier pour une habitation moyenne (en Flandre) coûtait alors en moyenne 428 euros d’intérêts par mois pendant les cinq premières années, alors que le loyer moyen d’une habitation s’élevait à 770 euros par mois.
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