Fumée blanche pour l’important projet Brouck’R bis
Avis favorable de la commission de concertation pour l’important projet mixte Brouck’R revu et corrigé, porté par Immobel et BPI, dont la version précédente avait été recalée.
Au lendemain de l’annonce officielle du retrait par le gouvernement bruxellois du permis d’urbanisme mixte précédemment octroyé, les deux porteurs de projet – BPI Real Estate et Immobel – n’avaient pas tardé à revoir leur copie en répondant aux motifs principaux de ce refus. C’est cette version bis qui vient de recevoir un avis favorable de la commission de concertation de la Ville de Bruxelles.
Pour rappel, le redéveloppement mixte cadré par le projet Brouck’R concerne la transformation des anciens bureaux d’Allianz (38.000 m2) qui surplombent la place de Brouckère et ses abords, en plein centre-ville. Un premier permis d’urbanisme, obtenu en juillet 2021, avait été suspendu neuf mois plus tard par le Conseil d’Etat. Les travaux de démolition, déjà entamés l’été dernier, avaient alors été interrompus.
Depuis, en jouant la concertation avec urban.brussels et le secrétaire d’Etat bruxellois à l’Urbanisme Pascal Smet, les promoteurs avaient revu le design du projet en supprimant notamment le volume sur le toit, qui concentrait pas mal de réactions négatives, notamment de la part de la Commission royale des monuments et sites, de l’ARAU (Atelier de recherche et d’actions urbaines) et d’IEB (Inter-Environnement Bruxelles), ces deux dernières étant à l’origine du recours auprès du Conseil d’Etat.
Un quadrilatère urbain de taille en jachère
Pour éviter l’enlisement du dossier et des procédures interminables autour d’un lieu urbain stratégique inoccupé, les autorités régionales ont tout mis en œuvre pour trouver une solution rapide. “Cela risque de créer un chancre urbain, comme cela s’est trop souvent produit par le passé”, avait insisté Pascal Smet, qui a fait de ce dossier une priorité. Après concertation avec toutes les parties, il avait pris l’initiative de retirer le permis délivré et de fixer les conditions nécessaires pour le relancer rapidement, au grand dam des principaux opposants qui jugeaient cette démarche anti-démocratique.
«Au mieux en septembre »
La demande de permis introduite auprès de l’administration régionale, et qui vient de recevoir un avis favorable, cadre un projet complexe et long dessiné et redessiné par Henning Larsen (Danemark) et A2RC Architects (Belgique). Il consiste à démolir un ensemble d’immeubles de bureaux (41.255 m2), rénover les immeubles de bureaux situés 12-30 sur la place de Brouckère (4.017m2) et y aménager des commerces au rez-de-chaussée (500 m2) ; transformer un bâtiment mixte au 8-10 et rénover deux bâtiments au 48-50 sur la place de Brouckère. Puis reconstruire un ensemble d’immeubles comprenant un immeuble de bureaux (6.453 m2), des immeubles de logement (23.859 m2), pour un total 176 appartements et 129 logements pour étudiants, des commerces (3.739 m2), un espace équipement (122 m2) et un parking couvert de 149 emplacements voitures et 22 emplacements pour motos.
Au terme de son avis rendu le 15 mars dernier, unanimement favorable, la commission de concertation émet quelques conditions, essentiellement sur les matériaux et les couleurs utilisés en toitures et façades des immeubles de la place De Brouckère qui se trouve dans le périmètre de protection de l’hôtel Métropole voisin. «Attention, il ne s’agit pas encore d’un blanc-seing !», réagit, prudent, Jacques Lefèvre, le patron de BPI Real Estate. «Le permis d’urbanisme mixte doit encore nous être officiellement notifié ; puis il y aura une nouvelle période de recours de quelque 90 jours. Au mieux, nous pourrons donc relancer le chantier et entamer enfin les travaux de rénovation et de construction à l’automne prochain.»
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