Finalement, louer son appartement à Paris le temps des Jeux ne rend pas riche

L’an passé, les prix des hôtels et des logements de type Airbnb s’étaient envolés à Paris, mais à l’approche des Jeux olympiques, ceux qui espéraient surfer sur la tendance pour gonfler leurs revenus déchantent.

«On se voyait déjà avec des liasses de billets pour partir en vacances», confie à l’AFP Giulia, une Parisienne de 28 ans. Cette dernière a mis son appartement en location sur Airbnb pour les JO, mais sans voir arriver la « golden reservation ». Le prix impressionnant de 550 euros par nuit qu’elle demandait au départ, a rapidement chuté.
«Après, c’est descendu à 350, puis à 250, et toujours personne…» C’est finalement quand elle a baissé son tarif à 160 euros/nuit, contre 130 en temps normal, qu’une réservation est tombée.

D’autres ont connu la même mésaventure et ont décidé d’arrêter les frais. Ne trouvant pas de locataire, même après une baisse conséquente de leur tarif de base, ils ont préféré laisser tomber.

La demande n’a pas suivi l’offre

La raison ? Simplement la règle de l’offre et la demande. À moins d’un mois du début des Jeux olympiques, l’offre de biens disponibles à Paris et environ sur les plateformes de location comme Airbnb dépasse très largement la demande, car une proportion importante de touristes s’y est prise bien en avance et a déjà loué il y a 6 mois, voire un an, un pied à terre pour les JO.

« Le nombre d’annonces a en effet augmenté d’environ 40% par rapport à l’année dernière en Île-de-France et pas moins de 15.000 nouveaux biens ont été proposés sur les sites de location sur les trois derniers mois », précise Capital.fr. Résultat, quand les Parisiens ont décidé de mettre leur logement en location pour la période des JO, la demande n’était plus aussi vive et les prix se sont écroulés.

«Comme anticipé, l’augmentation de l’offre disponible pendant les Jeux régule les prix», souligne Airbnb dans une déclaration transmise à l’AFP, sans dévoiler de données précises sur les prix pratiqués.

Malgré cela, Airbnb reconnaît que «Paris 2024 est en passe de devenir le plus grand événement de l’histoire d’Airbnb, avec plus de voyageurs séjournant chez des hôtes locaux sur notre plateforme que lors de n’importe quel événement auparavant». «Les nuitées réservées au premier trimestre pour des séjours pendant la période des Jeux ont été plus de cinq fois supérieures à ce qu’elles étaient en région parisienne, à la même période, l’année précédente», précise encore la plateforme américaine.

Richissimes touristes ?

«Pour tout ce qui est bas de gamme et moyenne gamme, il n’y a pas de poule aux œufs d’or», explique Raphaël Lorin, président d’Archides, groupe spécialisé dans la location touristique de luxe, à l’AFP, «puisque sur 15 millions de touristes il y a 13 millions de Français».

Treize millions de Français, qui s’ils en ont la possibilité, iront loger dans la famille, chez des amis ou des proches. D’autres, habitant moins loin de la capitale française, seront en mesure de faire l’aller-retour dans la journée. Bref, les JO ne seront sans doute pas la manne financière attendue.

Par contre, selon Raphaël Lorin, l’hôtellerie de luxe pourrait, elle, tirer son épingle du jeu. «Les étrangers, ça peut être des gens à très gros budget et consommateurs d’hôtellerie très haut de gamme», conclut-il.