Déménagement à Bruxelles : le parcours du combattant pour obtenir les autorisations nécessaires
Le système OSIRIS de Bruxelles Mobilité met des bâtons dans les roues des déménageurs à Bruxelles. La Chambre belge des Déménageurs (CBD) monte au créneau pour demander un système plus convivial et plus rapide aux autorités.
375.000 déménagements ont lieu chaque année à Bruxelles, ils ne se déroulent pas sans embûches à cause du système OSIRIS de Bruxelles Mobilité (ici pour sa version simplifiée), qualifié de « peu convivial », alerte la Chambre belge des Déménageurs (CBD), par voie de communiqué. La Chambre évoque des déménagements retardés et des autorisations accordées en dernière minute. « Autant de sources de frustration, de préjudice économique et de perte de travail pour les entreprises de déménagement ».
« Les autorisations mettent entre 10 jours et six mois avant d’être accordées. Mais dans le secteur du déménagement, c’est ingérable. Il faut pouvoir réagir très rapidement », déclare Koenraad Vangoidsenhoven, directeur de la Chambre belge des Déménageurs (CBD).
De nombreux déménagements retardés
En cause : pour la plateforme OSIRIS de Bruxelles Mobilité qui coordonne les chantiers sur les voies publiques en Région bruxelloise, les camions de déménagement et les élévateurs sont également considérés comme des chantiers. « Pourtant, nous ne cassons pas la route et ne transformons pas de bâtiments. Nous déménageons des cartons et des meubles pendant quelques heures, puis nous repartons », explique Koenraad Vangoidsenhoven.
Pour chaque déménagement dans, depuis et vers Bruxelles, une autorisation doit donc être demandée via cette plateforme. Depuis l’introduction de cette autorisation obligatoire et de cette demande regorgeant de règles, il est devenu très difficile de planifier un déménagement, laisse entendre la Chambre belge des Déménageurs (CBD). « Lorsque vous faites votre demande, vous devez déjà répondre à de nombreuses questions pour nous sans objet, tel que le risque d’effondrement », explique Estelle Patar, de l’entreprise de déménagement Patar et membre du conseil d’administration de la CBD.
Jusqu’à 6 mois de retard
Si l’habitation se situé sur une route régionale ou si plus de 20 mètres d’espace de stationnement est nécessaires, une procédure spéciale qui peut prendre jusqu’à six mois doit être suivie. « C’est absurde, car pratiquement personne ne sait aussi longtemps à l’avance quand son déménagement aura lieu exactement », s’indigne Estelle Patar. « Les plannings des entreprises de déménagement ne sont bien souvent établis que 3 ou 4 semaines à l’avance. Dans les cas les plus urgents, c’est souvent 1 ou 2 semaines », complète-t-elle.
Sur les 375 000 déménagements à l’intérieur de Bruxelles, 75 % sont des déménagements privés et 25 % sont effectués pour le compte d’entreprises et organisations. « Nous avons déjà dû reporter des déménagements pour être en ordre d’autorisation », explique Patrik Thijs de la société Actimovers. Chez d’autres entreprises également, les demandes traînent parfois pendant un mois et demi ou les autorisations ne sont en ordre que juste avant le déménagement.
Stress et frustration
Ces retards pénalisent certaines personnes et provoquent du stress. « De nombreuses personnes, comme les expatriés qui s’installent à l’étranger, ne peuvent pas jouer avec la date de leur déménagement. La situation actuelle crée de la panique et des frustrations inutiles. Ce n’est pas bon pour l’image de Bruxelles », déclare Estelle Patar. Son collègue Patrik Thijs est du même avis : « Il n’y a que dans notre capitale où la réglementation soit aussi compliquée. À Paris, Berlin et Barcelone, par exemple, il est facile d’organiser un déménagement. Mais ici ? Nos collègues néerlandais nous demandent si nous pouvons demander leurs autorisations pour eux. Pourquoi ? Parce qu’ils n’y comprennent rien. »
« Nous comprenons la nécessité d’assurer la sécurité sur la voie publique. Mais des procédures plus simples, pouvant être finalisées en quatre jours ouvrables, seraient l’idéal »
Estelle Patar
« Nous comprenons la nécessité d’assurer la sécurité sur la voie publique. Mais des procédures plus simples, pouvant être finalisées en quatre jours ouvrables, seraient l’idéal », souligne Estelle Patar. C’est également ce qu’espère l’entreprise de déménagement Actimovers. « Un système de demande simple pour l’ensemble du territoire bruxellois serait pratique. Comme IRISnet : vous remplissez votre demande en 5 minutes et vous recevez un feed-back dans la demi-heure. Et le tour est joué », propose Patrik Thijs.
Dialogue de sourds avec les autorités
Les fédérations professionnelles, la Chambre belge des Déménageurs et UNIZO disent soulever ce problème depuis des mois auprès des autorités bruxelloises. « Nous nous sommes réunis en octobre 2022. Mais chacun se décharge de sa responsabilité », explique Koenraad Vangoidsenhoven.
La réponse récente à leur demande adressée à la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt, s’avère pour eux décevante. Il y est question d’une étude visant à examiner le problème de la procédure, alors que la situation est connue depuis longtemps déjà, expliquent les acteurs concernés.
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