Au premier semestre 2025, les loyers à Bruxelles n’augmentent “que” de 2%. Mais cette hausse modérée cache une tendance inquiétante pour le marché immobilier: l’offre d’une chambre recule, au profit des appartements à deux chambres. Résultat: l’entrée de gamme s’évapore, et la pénurie persiste
La hausse des loyers ralentit à Bruxelles, selon le dernier baromètre de Federia, la Fédération des agents immobiliers francophones de Belgique, réalisé en partenariat avec CIB et Korfine. Mais malgré cette apparente accalmie, l’accès au logement reste difficile pour de nombreux ménages. En cause? Une pénurie qui, elle, s’accélère. Surtout pour les logements plus abordables…
Le loyer moyen s’élève à 1346 euros
Vous souhaitez louer un logement dans la capitale? Il faudra débourser en moyenne 1346 euros en 2025. C’est 26 euros de plus qu’en 2024, et surtout 489 euros de plus qu’en Wallonie et 400 euros de plus qu’en Flandre.
Les appartements, qui représentent 85% du marché bruxellois, tirent fortement cette hausse vers le haut. Leur loyer a en effet grimpé en moyenne de 43 euros en un an pour atteindre 1299 euros en 2025. La médiane est quant à elle passée de 950 euros en 2021 à 1213 euros en 2025. Concrètement, cela signifie que là où la moitié des locataires payaient moins de 950 euros il y a quatre ans, plus de la moitié débourse aujourd’hui plus de 1200 euros.
« Nous voyons de moins en moins de biens proposés via les agences immobilières à moins de 1000 euros par mois. Même les appartements avec une seule chambre affichent aujourd’hui un loyer moyen largement supérieur à ce seuil », souligne Patrick Boterbergh, CEO de Korfine.
Les prix dans votre commune
En 2025, un cap a été franchi: plus aucune commune bruxelloise n’affiche un loyer moyen inférieur à 1000 euros. Jette, Ganshoren et Anderlecht ont été les dernières à dépasser ce seuil. Vous souhaitez connaître les prix de l’immobilier dans une commune en particulier? Consultez ici une cartographie des prix par commune.
Deux chambres, la nouvelle norme?
Dans le contexte des tendances générales observées à la mi-année 2025, il est clair que l’accès au logement demeure difficile pour de nombreux ménages. Deux causes, selon le baromètre.
- Premièrement, on observe une baisse continue du nombre de biens disponibles à la location, et en particulier les logements les plus abordables. Les défis majeurs du marché locatif entraîne en effet “un désengagement progressif des investisseurs privés”, souligne Patrick Boterbergh, CEO de Korfine. Ces derniers, ne se sentant pas suffisamment soutenus, retirent alors leurs biens du marché, entraînant dès lors la disparition rapide des logements les plus accessibles. Or, ce déséquilibre persistant entre l’offre et la demande continue d’exercer une pression haussière sur les loyers.
- Deuxièmement, l’évolution de l’offre montre une diminution des appartements d’une chambre au profit de ceux à deux chambres. Cette dynamique contribue à son tour à tirer mécaniquement les loyers moyens (et médians) vers le haut, réduisant encore davantage l’accessibilité financière pour les locataires.
Cette raréfaction des logements abordables et la pression constante sur les loyers démontrent “la nécessité pour les gouvernements de soutenir davantage les propriétaires-bailleurs et les investisseurs privés”, soutient Federia. Comment? En proposant des solutions concrètes – notamment dans le cadre de la rénovation énergétique – afin d’attirer les investisseurs, de redynamiser le marché locatif et faciliter l’accès au logement pour tous.
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