Batibouw opère sa mue digitale
Le salon de la construction et de la rénovation, qui s’ouvre le 29 février, a dû innover et se renouveler pour enrayer une fréquentation en déclin. De nombreux changements devraient lui donner un nouvel élan.
Entamée en 2017, la baisse du nombre de visiteurs de Batibouw s’accélère. S’ils étaient alors encore 297.527 professionnels et particuliers à fouler le béton des palais de Brussels Expo, ce chiffre est descendu à 257.000 unités l’an dernier. Une courbe négative qui a entraîné une profonde remise en question de la part de FISA, l’organisateur du salon de la construction et de la rénovation, qui se tiendra du 29 février au 8 mars inclus. Durée réduite de deux jours, horaires resserrés, suppression des journées dédiées aux professionnels et plus grande ouverture au do it yourself : la refonte de Batibouw doit permettre de lui donner un nouvel élan et de s’adapter aux nouveaux enjeux de la construction. ” La diminution du nombre des visiteurs est indéniable mais ne nous inquiète pas, estime Frédéric François, directeur de Batibouw. Elle nous pousse par contre à nous réinventer. Le secteur de la rénovation ne faiblit pas. Or, il concerne 70 % de notre public. Il faut s’appuyer sur nos qualités pour redresser la barre. “
L’idée générale est de prendre le visiteur par la main. Les palais ont été réorganisés pour rassembler davantage certains segments. On retrouvera donc, par exemple, un espace dédié à la construction et à la rénovation, un autre à la menuiserie extérieure et aux outils, et un troisième au chauffage, aux systèmes de refroidissement, à la ventilation et aux énergies. Le volet digital et interactif sera, quant à lui, également bien mieux développé, de manière à booster l’expérience client. Cela passera notamment par la mise en place de zones interactives (une zone do it yourself avec ateliers et démonstrations en matière de bricolage, une zone déménagement qui proposera des solutions en matière de stockage temporaire et une zone inspiration qui dévoilera des logements aménagés, à savoir un studio, un appartement une chambre, un appartement deux chambres et une maison unifamiliale).
Séduire à nouveau les exposants
Ces changements sont liés également à la baisse du nombre d’exposants. Ils étaient 888 en 2014, ils ne sont plus que 830 pour cette 61e édition. Une diminution lente mais continue. ” La construction et l’immobilier sont des secteurs qui se dirigent de plus en plus vers le clé sur porte et la promotion immobilière, fait remarquer Frédéric François. De nos jours, les candidats bâtisseurs ne veulent plus s’occuper eux-mêmes de leur construction et ils se tournent toujours davantage vers des promotions immobilières. Ce qui implique qu’ils n’ont plus besoin de venir choisir leur brique ou leur tuile à Batibouw. Cela fait également réfléchir certains exposants. ” D’autant qu’il est dorénavant aisé de naviguer sur Internet et d’y trouver son bonheur, tout en évitant les embouteillages du ring de Bruxelles. ” Les exposants veulent également rationaliser leurs dépenses, ce qui implique pour eux d’effectuer certains choix stratégiques “, ajoute Frédéric François.
Quant aux professionnels, les deux journées qui leur étaient réservées et qui ouvraient traditionnellement le salon avant l’ouverture au grand public sont passées à la trappe. A la place, on retrouvera trois mini-salons professionnels d’un jour axés sur trois thématiques : le gros oeuvre, la toiture et les châssis (4 mars), le parachèvement (palais 1, le mercredi 4 mars) et les installateurs sanitaires et d’électricité (vendredi 6 mars). ” Cette nouvelle formule doit permettre aux exposants d’être présents aussi bien lors des neuf journées destinées aux particuliers de Batibouw que lors d’un ou plusieurs salons destinés aux professionnels. ”
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