Atenor multiplie les opérations pour réanimer son cours de Bourse
Stéphan Sonneville est-il en passe de réussir son tour de force? Un mois seulement après avoir jeté un pavé dans la mare en annonçant une mise à l’étalage de plusieurs de ses projets en cours, il boucle au pas de course les opérations pour rassurer les marchés.
Mardi dernier, le CEO d’Atenor annonçait de concert une augmentation de capital de près de 8 millions d’euros suite à la décision des actionnaires d’opter majoritairement pour un dividende en actions (optionnel) pour l’exercice 2022 et la conclusion d’un partenariat avec Cores Development sur le projet Square 42 à Belval (Luxembourg), gonflant au passage la trésorerie d’Atenor de quelque 12,5 millions d’euros. On ajoutera dans la foulée une troisième opération: la cession des actions (50%) des sociétés portant le projet mixte (35.000 m2) Liv De Molens à Deinze, Tolpoortstraat 40, lancé jusqu’ici à parts égales avec 3D Real Estate. Cette dernière deviendra actionnaire unique moyennant rachat des actions détenues par Atenor et AGP, une société sœur, pour 9 millions d’euros. L’impact positif de trésorerie est cette fois estimé à quelque 7,7 millions.
Autrement dit, en un jour, l’apport de cash prévisible pour la société cotée de La Hulpe dépasse 28 millions d’euros, à ajouter au montant de quelque 20 millions déjà engrangé il y a quelques jours suite au partenariat scellé avec Besix RED sur le projet WellBe suite à Lisbonne.
Une stratégie longuement mûrie? «Que nenni!»
Au vu du nombre d’opérations scellées en quelques jours à peine, difficile de croire que le conseil d’administration – dont 3D (Frank Donck) fait d’ailleurs partie au titre de principal actionnaire de référence – n’avait pas mûrement planifié ce programme accéléré de cession d’actifs.
Indirectement, sans prétexter de rien, la dépréciation brutale de l’action d’Atenor suite à la récente sortie médiatique musclée de son CEO motivée par la crise sectorielle que traverse l’immobilier neuf depuis quelques mois aura permis à ses principaux actionnaires d’acheter bon marché plusieurs millions d’actions. Le récent dividende optionnel proposé début juin offrait en effet une opportunité de conversion du dividende en action valorisée à 20,559 euros.
«Cette offre était identique pour tout le monde ! », réagit le patron d’Atenor, qui se défend de tout machiavélisme. «Le dernier Mipim à Cannes a confirmé que les investisseurs allaient se mettre en position attentiste ; je me devais donc d’accepter les conditions du marché. Non pas de mettre à l’étalage mais de vendre ce qui était mûr pour l’être. La mise en place de partenariats a été plus rapide que nous le pensions et c’est plutôt un signe positif pour nous. D’autres transactions, qui prennent plus de temps à se concrétiser», précise-t-il.
Actionnariat de référence renforcé
Dans son communiqué aux marchés annonçant l’augmentation de capital en date du 27 juin dernier, Atenor ne manque pas de rappeler à qui de droit qu’elle prévoit un seuil supplémentaire de 3% aux seuils légaux et invite les personnes concernées par le franchissement de ce seuil de procéder aux notifications requises. Pour rappel, les actionnaires de référence d’Atenor, outre 3D, sont Luxempart, Alva (Philippe Vastapane), ForAtenor (3D + management Atenor)et Stéphan Sonneville lui-même. Le Free float (actionnaires non stratégiques) atteignait encore début juin 46% du total des actions.
Suivre de près le cours de l’action
On ajoutera encore que, depuis le début de l’année, le cours de l’action d’Atenor sur Euronext a chuté de moitié, passant d’un plus haut à 52 euros en janvier à un plus bas à 24 euros début juin, au lendemain de la sortie médiatique du patron, alors qualifiée de suicidaire par certains concurrents, décontenancés; d’autant que Stéphan Sonneville est également depuis peu devenu le président de l’UPSI, l’Union professionnelle du secteur immobilier, et bénéficie donc d’une visibilité accrue et d’un rôle collégial.
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Aujourd’hui, le cours de Bourse d’Atenor se redresse lentement pour atteindre 27 euros. S’il devait poursuivre son redressement à l’aune des transactions qui s’accumulent, nul doute que l’opération se révélerait particulièrement lucrative pour certains.
«Le cours de bourse est une conséquence, pas un objectif en soi pour nous. La récente chute du cours est d’ailleurs une réaction excessive du marché à l’annonce que j’ai faite et dont je maintiens la pertinence», commente Stéphan Sonneville, qui répète que rien n’avait été prévu à l’avance.
Sur le volet industriel, Atenor continue à bénéficier d’un solide carnet diversifié de projets qui pourrait progressivement – cashflow requinqué à l’appui – convaincre certains analystes que le cours actuel de l’action est largement inférieur aux attentes.
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