A l’approche des JO, le prix des hôtels s’apaise à Paris, tandis que celui des Airbnb s’emballe

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Sujet de préoccupation ces dernières mois, le prix des hébergements à Paris pendant les Jeux olympiques s’apaise côté hôtels, tandis que sur les plateformes type Airbnb, le nombre d’annonces explose, tout comme les tarifs.

Clémence Vallée vient de mettre en location sur Airbnb son trois pièces situé en proche banlieue. “D’habitude, j’utilise HomeExchange (site d’échanges non lucratif, NDLR) mais là, l’opportunité était trop belle”, explique-t-elle à l’AFP. Tarif demandé: 250 euros la nuit, déterminé en fonction des autres annonces repérées dans le quartier. “Cela fait deux semaines que j’ai publié l’annonce, je n’ai pas encore eu de demande”, indique-t-elle, prête à ajuster les prix au besoin.

Caroline, qui ne souhaite pas donner son nom, sous-loue régulièrement sur la plateforme son trois pièces parisien, avec l’accord de ses propriétaires, pour 90 euros la nuit. Pendant les JO, l’algorithme d’Airbnb lui suggère un prix entre 200 et 250 euros la nuit: “c’est tentant mais ça pose aussi des questions éthiques”, confie-t-elle à l’AFP. Dans certains quartiers, l’envolée des prix est spectaculaire : “j’ai un ami à République (quartier plus central, NDLR) à qui l’algorithme d’Airbnb a suggéré un prix de 540 euros la nuit pour son petit T2“, raconte Caroline.

Selon le site d’analyse de données AirDNA, à Paris les tarifs atteignent actuellement 619 euros la nuit en moyenne sur Airbnb, presque le double du tarif moyen de 298 euros payés pour les réservations déjà effectuées. En banlieue, les tarifs moyens s’élèvent à 302 euros, contre 179 euros en moyenne pour les réservations existantes.

Selon Airbnb, «le prix moyen des séjours réservés sur Airbnb est stable depuis le début de l’année, car de plus en plus de Parisiens proposent leur logement pour les Jeux afin d’augmenter leurs revenus. Les séjours sur Airbnb pendant les Jeux devraient avoir un impact économique positif considérable, générant près d’un milliard d’euros en France, selon un récent rapport de Deloitte. Selon cette même étude, environ 130 000 logements sur Airbnb devraient accueillir 500 000 personnes pendant la période des jeux rien qu’en région parisienne”. Airbnb s’attend donc à “une forte augmentation de l’offre de meublés de tourisme à l’approche des Jeux, qui devrait – de facto – réguler le marché ». En effet “selon un récent sondage IFOP, un habitant de la région parisienne sur cinq envisage de mettre son logement en location sur Airbnb pour la première fois pendant les Jeux”. Et beaucoup d’entre eux proposent une chambre dans leur résidence principale.

Airbnb précise aussi que les hôtes fixent librement leur prix (prix de la nuitée et frais de ménage). La plateforme ne fait que mettre à disposition un outil d’aide à la tarification qui permet aux hôtes de comparer les logements similaires à proximité du leur, et ce, pour des dates préalablement sélectionnées.

Enfin des alternatives comme le site HomeExchange font aussi le plein avec un triplement des échanges de maison en région parisienne sur la période (26 juillet-11 août).

Alternatives

Parallèlement, le prix des nuits d’hôtels à Paris et en banlieue pendant les Jeux a commencé à se tasser, même si les prix moyens restent environ trois fois plus élevés que ceux pratiqués pendant l’été 2023. Selon un baromètre de l’office de tourisme de Paris en février, les prix d’une nuit d’hôtel dans le Grand Paris pendant les JO ont reculé en moyenne de 4,4% par rapport à ceux affichés en début d’année, à 481 euros, et de 6% pendant les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), à 227 euros.

Dans le réseau Best Western, le prix moyen actuellement à Paris est de 450 euros, indique à l’AFP le directeur général France, Olivier Cohn. Le groupe recommande à ses établissements une fourchette de prix allant de 250 à 550 euros en fonction de l’emplacement et de la gamme de l’hôtel, ce qui correspond environ à un doublement des prix habituels. “On n’est pas encore plein mais on sait que Paris aura un bel été. On se pose plus de questions sur les autres destinations”, remarque M. Cohn.

Mi-décembre, le Comité olympique a rendu une partie des chambres préréservées dans les villes hôtes à un tarif négocié en 2018, une procédure standard pour les grands événements. Deux autres échéances sont prévues en avril et en juin : les chambres dont n’ont plus besoin l’organisation seront libérées.

Les hôtels qui sont partis trop haut vont ajuster leurs prix“, explique à l’AFP Eric Viale, directeur général Europe du Sud chez IHG (Intercontinental, Holiday Inn…). Sans donner de prix moyen pour le groupe, il estime qu'”on reste aux niveaux de prix pratiqués pour d’autres grands événements“, même s’il n’exclut pas une remontée “s’il y a plus de demandes que d’offres”.

Le patron d’Accor Sébastien Bazin préconise aussi dans ses hôtels des prix similaires à ceux d’événements type Fashion Week ou Salon de l’Auto, même s’il expliquait lors d’un point presse fin février ne pas avoir la main sur la politique tarifaire des franchisés.

Dans tous les cas, la période sera faste pour les hôteliers : à cinq mois du début des Jeux, les taux de réservation approchent des 70% à Paris, selon le dernier observatoire de MKG et de l’Alliance France Tourisme, une forte hausse par rapport à l’été dernier. Et certaines villes proches en train comptent aussi tirer leur épingle des jeux: Châlons-en-Champagne met ainsi en avant des “chambres dix fois moins chères qu’à Paris”.

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