Zoé Broisson et Robin Guérit (Flowchase): start-up pour peaufiner votre accent anglais
Cette spin-off de l’UCLouvain propose une application mobile qui permet aux enseignants d’accompagner les élèves dans leur apprentissage de la langue.
Si comprendre et parler l’anglais peut s’apprendre en classe, le bon accent ne se transmet pas toujours correctement par un seul prof à tous ses élèves. C’est pour permettre aux enseignants d’accompagner les élèves dans l’apprentissage de la prononciation la plus correcte possible que Flowchase existe. Cette start-up, spin-off de l’UCLouvain, propose une application mobile qui offre l’opportunité d’améliorer l’accent de ses utilisateurs grâce à une reconnaissance vocale. L’appli qui s’utilise en marge d’un programme d’enseignement de la langue (et donc pas seule) propose divers exercices et modules spécifiques. Le modèle? Une appli software as as service et B to B que la start-up propose aux établissements supérieurs (paiement d’une licence) à destination des professeurs et ses élèves. Si, à la base, la technologie a été développée au sein de l’UCLouvain, elle a été reprise par un duo de jeunes étudiants-entrepreneurs: Zoé Broisson et Robin Guérit (28 et 27 ans aujourd’hui). Lui, le CXO ( chief experience officer), elle la CEO pour chief everything officer, s’amuse-t-elle à préciser. Une période pas forcément simple: “fonder une boîte, apporter le capital de départ, payer les accompagnateurs et les premiers collaborateurs n’avait rien de simple, se souvient Zoé Broisson. Nous devions combiner l’entreprise et nos propres frais, sur base de nos économies et de quelques prêts familiaux”.
Il faut surtout ne pas avoir peur de faire des choses pour lesquelles on n’est pas préparé ou qualifié.
C’est après un peu plus d’un an, fin 2020, que Flowchase a attiré ses premiers investisseurs grâce à une levée de fonds de 340.000 euros après du W.IN.G et de business angels. De quoi donner pleine confiance à Zoé Broisson qui se sent aujourd’hui parfaitement à l’aise dans son rôle de chef d’entreprise. Pourtant, la jeune femme admet que cela n’a pas toujours été simple: “Au tout début, l’âge était une difficulté pour moi. Je ne me sentais pas toujours légitime face à des décisionnaires universitaires dans la cinquantaine. Je veillais toujours bien à me différencier de la population estudiantine, notamment dans mon mode vestimentaire”. Mais si l’âge se sera révélé parfois une surprise, il fut rarement un point de blocage. “Nos interlocuteurs ont vu l’efficacité de ce qu’on proposait et de notre équipe”, assure Zoé Broisson.
27 écoles et universités déjà séduites
Et de fait, la détermination et l’ambition affichée par la jeune CEO convainquent rapidement. Flowchase a déjà séduit 27 écoles supérieures et universités. En Belgique, en France et en Espagne. D’ailleurs, les fondateurs comptent mettre l’accélérateur sur l’international, au gré de nouveaux modules bien spécifiques comme des parcours d’anglais pour les hispanophones. “On compte asseoir Flowchase comme une référence européenne pour l’enseignement de l’anglais”, précise Zoé Broisson qui adore son job. “J’apprends tous les jours et je suis souvent amenée à réaliser des tâches que je n’avais pas vues arriver, sourit-elle. Il faut beaucoup d’agilité, une capacité à apprendre et surtout ne pas avoir peur de faire des choses pour lesquelles on n’est pas préparé ou qualifié. Il faut prendre confiance tout de suite”. La CEO mesure, en cela, sa chance d’être bien entourée. Le board assez spécialisé de Flowchase serait un solide atout, selon elle. Pas question pour autant d’obéir strictement à des conseillers plus âgés. “Ils sont précieux, nous challengent grâce à leurs propres expériences passées, observe Zoé Broisson. Mais aujourd’hui, j’ai pris la confiance nécessaire pour prendre les bons conseils, les intégrer mais faire les choix en fonction de ma vision.”
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