Woosh, langes et démons polluants
Woosh s’est fixé pour but de dompter la montagne belge de langes usagés et leurs effets néfastes sur l’environnement. La solution déployée par la start-up, en partenariat avec Ontex, repose sur la collecte sélective auprès des crèches (voire des familles) et, endéans les trois ans, la création d’une installation de recyclage belge. Enfin!
Une montagne gigantesque de langes usagés! Telle est la vision qui a saisi Wouter Vandamme, Jeff Stubbe et Alby Roseveare. C’était lors d’un brainstorming au sein de Thingit, incubateur de start-up branchées innovation, technologie et projet circulaire fondé par Vandamme. Ce jour-là, au contact d’Ontex, société spécialisée en produits hygiéniques, le trio prend toute la mesure du problème des déchets générés par les langes pour bébés. Rien que pour les ménages, une statistique estime à 65.000 tonnes le volume de couches sales par an. Dans les crèches, il avoisinerait 40.000 tonnes minimum… Malgré ce lourd constat, la Belgique est nulle part en matière de tri sélectif et au niveau zéro côté recyclage spécifique de ces déchets, bêtement incinérés.
En moins de temps qu’il ne faut pour changer un bébé, les trois compères créent Woosh, convaincus de l’urgence écologique et du potentiel économique de la filière. Lancée en janvier, la start-up déroule depuis avril une double stratégie: initier la collecte sélective des couches usagées ; réunir les conditions financières et technologiques pour doter la Belgique d’une installation de recyclage endéans les trois ans.
10 tonnes
Par mois, la masse de langes usagés actuellement collectés par Woosh auprès de 27 crèches de Malines, Bruges et Gand. L’objectif: décupler ce volume dans l’année.
Livraison et collecte
En partenariat avec les couches éco-certifiées “Little Big Change” d’Ontex, Woosh a activé auprès des crèches un système d’échange très malin: dépôt de langes neufs et retrait des lange sales une fois par semaine. “On a commencé à Malines, puis à Bruges et Gand. Actuellement, 27 crèches recourent à notre service. Cela représente une récolte de 15.000 couches usagées par semaine. Vont suivre Alost, Bruxelles, Anvers, explique Jeff Stubbe, cofondateur de Woosh. Les crèches apprécient ce système de dépôt-retrait des langes pour un coût jamais supérieur à ce que leur coûtait jusqu’ici l’achat de langes et leur évacuation après emploi. En bonus, elles profitent de la facilité, du service Woosh de livraison soutenu par une logistique circulaire et la satisfaction de participer à l’indispensable effort écologique autour de ce type de déchets. L’objectif est de fonctionner avec un millier de crèches d’ici 2024.”. Woosh se verrait aussi élargir son service aux familles des bambins. Celles-ci pourraient évacuer leurs langes souillés et en recevoir des propres selon le même système. Et pourquoi pas, aussi les maisons de repos?
Objectif recyclage!
Collecter c’est bien, recycler c’est encore mieux! “Développer les collectes, et donc le volume de déchets disponibles, est capital pour diminuer le risque à investir à terme dans une installation de recyclage. Celui-ci reposera sur un processus précis de traitement des langes usagés, de leur collecte à la transformation de leurs composants pour différents réemplois: une partie deviendra du plastique ; le composant organique servira un système de production de biogaz ; le reste finira en compost”, décrit Jeff Stubbe. Woosh cherche donc activement de solides partenaires industriels et investisseurs pour araser utilement la montagne de couches-culottes qui masque la vue vers un horizon plus vert.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici