WOODI, une nouvelle alliance stratégique entre Thales, FN, John Cockerill et Ignity pour soutenir les start-up wallonnes de la défense

Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

WOODI (Walloon Optimized Operational Defense Initiative) est un nouvel acronyme à retenir dans le domaine de l’industrie et de la défense wallonnes.

Mercredi, au salon du Bourget, IGNITY (ex WSL, l’incubateur créé il y a 25 ans par le gouvernement wallon) et trois acteurs majeurs en Wallonie dans le secteur de la défense :  FN Browning Group, John Cockerill et Thales Belgium, ont signé en présence du ministre de l’Economie Pierre-Yves Jeholet un partenariat inédit destiné à soutenir l’accélération des start-ups dans le secteur de la défense.

« WOODI est une nouvelle alliance stratégique pour la défense et l’innovation en Wallonie. IGNITY est déjà un acteur européen reconnu dans l’accélération des start-ups DeepTech dans le secteur de la défense. Avec WOODI, nous renforçons cette mission : faire émerger et accompagner les nouvelles pépites technologiques wallonnes dans un secteur stratégique », soulignent David Dall Vecchia, directeur général et Agnès Flemal, conseillère stratégique d’IGNITY.

Connecter les start-ups et PME wallonnes aux grands industriels du secteur

L’objectif de ce partenariat public privé est de connecter les start-ups et PME wallonnes aux grands industriels du secteur, de créer des synergies entre ces start up et la capacité de ces grands industriels wallons, et de faciliter l’accès aux marchés de la défense, aux expertises, aux infrastructures de tests et aux opportunités d’investissements.  Par ailleurs, WOODI, est aussi un outil d’intelligence technologique pour ces partenaires industriels en leur permettant d’identifier des start-ups à haut potentiel et de bénéficier d’une veille ciblée sur les technologies émergentes en Europe et dans les pays membres de l’OTAN.

Ecosystème

« Nous n’insistons pas assez sur l’importance de cet écosystème, observe Pierre-Yves Jeholet. Compléter les chaînes de valeur est un élément essentiel,  et nous avons besoin de l’innovation apportée par les start-ups au secteur industriel. Nous sommes confrontés à un développement technologique fulgurant. Ce qui interpelle, c’est non seulement la capacité d’innovation importante, mais aussi la vitesse impressionnante des développements dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité ou les drones. Il est clairement urgent de ne pas rater le train », ajoute le ministre fédéral de l’Economie.

« La réflexion autour de cet écosystème est évidemment importante pour nous, explique Alain Quevrin, le CEO de Thales Belgium. Nous sommes de plus en plus  à la recherche d’acteurs qui amènent de la dynamique en termes de développement. Cette dynamique apportée par les start up est importante pour des entreprises comme les nôtres. Il faut être conscient  que nous n’avons pas tout et nous ne pourrons pas tout avoir, alors que  le marché de la défense bouscule un peu ses habitudes : auparavant, nous avions des innovations de développement qui venaient parfois  au terme de parfois trois ans. Aujourd’hui, le paradigme a changé nous devons avoir cette flexibilité, cette rapidité ».

Capacités industrielles

Jean-Christophe Botteman, vice-président Opérations à la FN Herstal, abonde : « WOODI va permettre d’améliorer notre gestion de l’innovation dans un contexte actuel où il est urgent de pouvoir le faire. Les technologies évoluent très vite et parfois entre acteurs (des start up et des grands industries)  on ne se parle pas forcément facilement. Dans les grandes entreprises de la région active dans le domaine de l’armement et de la défense, nous pouvons apporter les capacités industrielles nécessaire à la concrétisation d’un certain nombre de projets. »

De son côté, Thierry Renaudin, le CEO de John Cockerill Défense, précise que « les différents systèmes d’armes sont des objets technologiques, comme les tourelles de char par exemple, sont des objets technologiques extrêmement complexes, ajoute . On ne va pas d’un canon et d’une structure, on parle d’un système de contrôle d’outils extrêmement sophistiqué, dit-il. On parle d’interface homme-machine extrêmement performant pour aider les opérateurs à détecter automatiquement la menace. Ces composantes nécessitent des compétences qui ne sont pas forcément disponibles au sein de l’entreprise et nécessitent également des développements dynamiques qui sont particulièrement adaptés à des fonctionnements des start-up ».

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