Votre entreprise risque-t-elle la faillite? Quatre signes qui ne trompent pas!
Fin des années 90, bon nombre d’employés pensaient avoir trouvé le job de leurs rêves. Les sociétés en “pointcom” étaient légion et florissantes, la bulle internet plus que prometteuse. Jusqu’à… son explosion.
Jonathan Cutler explique qu’à son arrivée chez eToys en 1999 tout semblait merveilleux. “C’était incroyable” explique-t-il. “L’ambiance au travail était euphorisante. J’avais la chance de travailler dans un secteur en plein développement et pour une société à qui tout souriait.”
Moins de 2 ans plus tard, la société eToys mettait la clé sous le paillasson, et Cutler devait se trouver un nouvel emploi. Comme bon nombre de sociétés, à l’époque de la bulle internet, eToys ne générait pas suffisamment de bénéfices, ce qui a fait fuir les investisseurs. Cutler savait depuis des mois que les choses n’allaient pas si bien que cela, pourtant il est resté jusqu’à la fermeture.
Même si parfois il est évident qu’une société file du mauvais coton, il est plus rare que ses employés en soient avertis avant le clap final. Pourtant certains signes ne trompent pas.
Réfractaire aux changements En 2001, Juliet Boghossian trouvait elle aussi un emploi qui lui plaît chez Contessa Premium Foods, une société alimentaire. Au début de son engagement, elle mène la grande vie, voyageant en jet privé et dépensant sans compter au fur et à mesure que le département surgelés dont elle est responsable se développe. En 2007, son département a réalisé plus de 50% du revenu total de la multinationale.
Puis vient la récession, entre 2009 et 2011, près de la moitié des managers sont remerciés et la compagnie commence à traquer les moindres économies possibles, jusqu’à supprimer le café gratuit.
Contessa s’est retrouvée en difficultés pour de multiples raisons. Une de celles-ci, selon Juliet Boghossian, est que l’entreprise n’a pas su négocier un changement nécessaire dans son secteur d’activités. “Nous n’avons pas changé, nous ne nous sommes pas améliorés, nous n’avons pas innové” conclut Juliet Boghossian.
Des signes qui ne trompent pas En 2009, Juliet Boghossian avait pourtant vu d’autres signes révélateurs des difficultés de l’entreprise. La production a chuté sans jamais plus remonter par après. Un autre signe qui doit alerter le personnel d’une société sur la “santé” de celle-ci : est-elle la seule à souffrir de cette récession ou est-ce tout le secteur qui va mal ? Si elle est la seule à connaître des difficultés, la concurrence travaillant à plein régime et l’ensemble de l’économie du secteur se portant bien, alors méfiance. Les rentrées financières diminuent L’adage est clair : “l’argent est roi” et si ce “roi” vient à être absent, ce n’est jamais bon signe.
Il n’y a pas que les sociétés qui sont éventuellement mal gérées qui connaissent ce problème, même des sociétés qui ont connu une croissance rapide peuvent se retrouver avec des problèmes financiers si elles n’ont pas assez de capitaux disponibles pour accompagner leur développement.
“Une entreprise peut se retrouver à court de capitaux lors d’une phase de croissance, et c’est la chute” expose Roger Bayly, spécialiste restructuration chez KPMG à Londres. “Ce n’est pas tant une question de revenus ou autre, qu’une question de ce qui se passe réellement avec l’argent dont ils disposent immédiatement.” Pour déceler ce risque éventuel, il ne faut pas hésiter à éplucher les bilans trimestriels de la société.
Des rumeurs circulent Quand une société connaît des difficultés, les personnes commencent à parler et les rumeurs vont bon train.
Autrement dit, si lors d’une soirée, vous entendez des personnes parler de votre travail ou de votre entreprise, il est temps de vous interroger réellement sur ce qui se trame…
Il est temps de partir quand… Mais alors, quand est-il temps de quitter le navire avant qu’il ne coule (et risquer de se noyer dans la tourmente)?
Difficile à dire… car dans certaines circonstances, il est même possible d’obtenir une promotion rapide malgré les difficultés de l’entreprise, par exemple si des managers sont remerciés, mais doivent néanmoins être remplacés. Une prise de risque qui peut s’avérer payante.
Mais quelle que soit la décision prise, il est impératif d’être correctement informé sur la situation de l’entreprise. “Avoir une vision claire de ce qui se passe est toujours bénéfique” explique Cutler. “Cela vous permet de planifier avec efficacité votre décision ou votre prochain mouvement.”
Virginie Moriaux
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