VOO lance son offre mobile…et s’emmêle les pinceaux

© Printscreen Voo

Après plusieurs retards à l’allumage, le câblo-operateur VOO commercialise son offre mobile, destinée pour l’instant uniquement à ses clients. Le lancement a donné lieu à un gros cafouillage sur les tarifs…

C’est par un tweet lapidaire que Stéphane Moreau vient d’annoncer le lancement de VOO Mobile. Le patron de l’intercommunale Tecteo, maison-mère de VOO, inaugure officiellement la toute première offre de téléphonie mobile du câblo-opérateur. Si le moyen de communication peut surprendre, il peut aussi s’expliquer par la volonté de VOO d’en dire – pour l’instant – le moins possible. L’offre mobile se destine dans un premier temps uniquement aux clients du câblo-opérateur, qui commercialise télévision, Internet et téléphonie fixe en région wallonne et dans certaines communes bruxelloises.

Très heureux d’annoncer le lancement de #VOOmobile, en priorité pour les clients #VOO, avec deux offres : #toudoo et #tatoo. StM

— Stéphane Moreau (@S_Moreau1) July 29, 2013

VOO Mobile se divise en deux forfaits, très simples. Le premier baptisé toudoo, est un forfait d’entrée de gamme, incluant 60 minutes d’appels, les SMS illimités et 60 Mo d’Internet mobile. Il coûte 12 euros pour les clients VOO, ce sera 15 euros pour les autres. Le deuxième forfait, baptisé tatoo, est un forfait ” illimité “, intégrant appels et SMS illimités, ainsi que 2 Go d’Internet mobile. Pour les clients VOO, il coûte 40 euros ; ce sera 60 euros pour les autres.

Cafouillage

La mise en ligne de ces nouveaux tarifs a donné lieu à un incroyable cafouillage de la part des équipes de VOO. Les forfaits mis en ligne à 14 h étaient en effet beaucoup plus fournis que ceux décrits ci-dessus ! Le forfait tatoo était un véritable illimité, puisqu’il intégrait l’Internet mobile illimité (et pas une limite à 2 Go), comme on peut le voir sur la capture d’écran ci-dessous. Le forfait toudoo incluait quant à lui 120 minutes d’appel (le double !) et 200 Mo d’Internet mobile (plus du triple !). VOO évoque une stratégie visant à ” brouiller les pistes ” pour expliquer ce cafouillage…

VOO souhaite opérer son lancement en douceur. En lançant son offre prioritairement à destination de ses clients, l’opérateur veut tester le succès de son offre et ne pas se faire surprendre par un (éventuel) afflux de demandes. ” Nos abonnés seront prévenus par vagues successives, afin d’assurer un traitement maîtrisé de leurs demandes, et de garder le contrôle sur la qualité de notre offre “, explique Patrick Blocry, porte-parole de VOO. L’offre mobile sera proposée à l’ensemble des consommateurs dans le courant du dernier trimestre 2013, précise-t-on du côté de l’opérateur.

Sur les traces de Telenet ?

L’offre de VOO fait immanquablement penser à celle de Telenet, le câblo-opérateur présent en Flandre et partiellement à Bruxelles. Logique : il s’agit d’une extension du contrat MVNO (opérateur virtuel) conclu entre Mobistar et Telenet. Ce contrat a déjà permis à Telenet, qui ne dispose pas d’une infrastructure GSM – à l’instar de VOO -, de lancer une offre mobile. Avec un succès fulgurant, puisque Telenet a déjà conquis plus de 600.000 clients avec ses offres King et Kong.

En apparence, l’offre de VOO est similaire à celle de Telenet, tout en frappant un peu plus fort au niveau des prix : 3 euros moins cher pour toudoo par rapport à King ; 10 euros moins cher pour tatoo par rapport à son équivalent, Kong. VOO offre cependant moins de minutes d’appels et d’Internet mobile à ses clients toudoo. Par contre, l’offre tatoo est plus abondante en matière d’appels et de SMS.

L’arrivée d’un nouveau joueur sur le marché du mobile en région wallonne et à Bruxelles va renforcer la concurrence déjà exacerbée que se livrent Proximus, Mobistar et Base. Avec des impacts très marqués sur les revenus mobiles de ces trois opérateurs. VOO, qui affiche des pertes importantes depuis 2009 (près de 300 millions d’euros) peut-il se refaire une santé financière avec cette nouvelle offre mobile ? Difficile à imaginer, d’autant que VOO devra partager les revenus avec Mobistar et Telenet. Il s’agit sans doute plutôt pour le câblo-opérateur d’une tentative d’élargir sa base de clientèle, et donc de gagner des clients sur le marché du fixe, autrement plus rémunérateur.

Gilles Quoistiaux

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