Volvo taille dans ses effectifs pour préserver son avenir électrique

Volvo Gand © belga

Le constructeur suédois Volvo Cars, propriété du chinois Geely, vient d’annoncer la suppression d’environ 3.000 emplois, principalement en Suède. Un geste fort destiné à affronter un contexte économique de plus en plus tendu pour l’industrie automobile mondiale.

Volvo Cars va tailler dans ses effectifs. La société propriété du chinois Geely va réduire de 15 % son personnel administratif en Suède, selon Reuters. Environ 3000 postes sont concernés. Cette décision s’inscrit dans un vaste plan d’économie de 18 milliards de couronnes suédoises (soit près de 1,9 milliard de dollars), dévoilé le mois dernier. La maison mère Geely, qui a racheté Volvo à Ford en 2010, semble vouloir repositionner rapidement sa marque européenne face aux turbulences du marché.

La majorité des suppressions concerne des postes en Suède, notamment à Göteborg, siège social de l’entreprise. Environ 1 200 postes internes et 1 000 postes de consultants sont concernés. Des réductions supplémentaires sont également prévues dans d’autres marchés internationaux.

Cette décision s’inscrit dans un programme d’économies de 18 milliards de couronnes suédoises (environ 1,9 milliard de dollars), annoncé précédemment, visant à renforcer la résilience de Volvo face aux défis actuels du marché automobile mondial.

« Les mesures annoncées aujourd’hui ont été difficiles à prendre, mais elles sont cruciales pour bâtir une Volvo Cars plus forte et plus résiliente », a déclaré le CEO Håkan Samuelsson dans un communiqué repris par la BBC.

Un secteur sous pression

Le constructeur basé à Göteborg n’est pas le seul à souffrir. L’ensemble de l’industrie automobile est confronté à un alignement de défis structurels et conjoncturels : envolée des coûts des matières premières, ventes en baisse en Europe, et surtout, retour d’une guerre commerciale sur fond de droits de douane. Le président américain Donald Trump a récemment réintroduit des tarifs de 25 % sur les voitures importées, ce qui alourdit encore les coûts pour les constructeurs non américains.

Les chiffres récents ne sont pas rassurants : Volvo a vu ses ventes mondiales chuter de 11 % en avril par rapport à l’an dernier. Un signal d’alarme pour une entreprise qui avait promis, dès 2021, une transition complète vers les véhicules électriques d’ici 2030. Un objectif déjà revu à la baisse en 2024, face aux incertitudes liées aux nouvelles taxes sur les VE dans plusieurs marchés clés.

Une concurrence chinoise hyper agressive

En parallèle, la compétition reste féroce, notamment en provenance de Chine. BYD, géant chinois de l’électrique, a annoncé récemment une nouvelle série de réductions de prix sur plus de 20 modèles, avec une entrée de gamme – la Seagull EV – proposée à partir de 55.800 yuans (moins de 7.800 dollars). Cette stratégie de prix cassés pousse d’autres marques chinoises comme Changan ou Leapmotor (soutenue par Stellantis) à suivre le mouvement.

Résultat : la pression sur les marges s’accentue. Les constructeurs traditionnels comme Nissan ne sont pas en reste. Le groupe japonais a lui aussi annoncé ce mois-ci la suppression de 11.000 postes supplémentaires dans le monde, portant le total de ses licenciements à 20.000 sur un an.

L’Europe en position délicate

Pour Volvo, l’enjeu est d’autant plus stratégique que son ancrage européen reste fort, avec des sites de production en Belgique et en Suède, en plus de la Chine et des États-Unis. Mais cette empreinte industrielle, autrefois un atout, devient un handicap dans un environnement où agilité, coût de production et adaptation aux normes changent à grande vitesse.

La restructuration engagée par Volvo préfigure sans doute d’autres annonces similaires dans le secteur, qui entre dans une phase de consolidation et de transformation accélérées. Comme le souligne la BBC, la compétition ne se joue plus uniquement sur le design ou la performance, mais aussi – et surtout – sur la capacité à s’adapter vite, à produire moins cher, et à rester attractif face à des acteurs chinois qui gagnent rapidement du terrain. En avril, BYD a d’ailleurs dépassé Tesla en termes de ventes sur le marché européen, selon le cabinet Jato Dynamics.

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