Voiture électrique : cri d’alarme…
La Febiac s’inquiète de l’effondrement des ventes de voitures électriques en Belgique, déjà fort modestes. En cause : les soutiens des pouvoirs publics, plus faibles que dans plusieurs pays voisins.
Après avoir tenté, en vain, de négocier en coulisse avec le gouvernement fédéral, la Febiac (fédération de l’industrie automobile) tente le cri d’alarme. Elle s’émeut de voir la vente des voitures électriques s’effondrer : 96 voitures contre 237 sur le premier trimestre 2012. Ce frétillement certes modeste — 900 voitures électriques vendues en 2012 sur un total de 486.737 — serait-il arrêté ?
La raison serait fiscale. Depuis janvier, le gouvernement fédéral a stoppé le bonus pour les particuliers, qui représentait 30 % de la valeur du véhicule (neuf), avec un plafond de 9.510 euros. Seule la Région wallonne maintient un “éco-bonus” de 2.500 euros. En modifiant la fiscalité des voitures de société en 2012, le fédéral avait aussi affaibli les avantages pour les entreprises ; le seul coup de pouce est une déduction à 120 % des dépenses. “C’est insuffisant pour encourager les entreprises à acheter des modèles électriques. Or, ce sont les sociétés qui devraient être les premières à s’intéresser à ces véhicules”, estime Joost Kaesemans, porte-parole de la Febiac.
Les voitures électriques demeurent toujours plus chères que leurs équivalentes à carburant. La Nissan Leaf est vendue à 31.990 euros, contre 20.500 euros pour une Nissan Qashqai. Plusieurs pays, dont la France, ont choisi d’encourager fiscalement ces véhicules, au moins pendant les premières années où leur prix reste élevé.
Une politique publique confuse La Belgique a réduit les avantages fiscaux pour des raisons budgétaires. Les régions adoptent une politique variable. “A Bruxelles, l’intérêt pour les voitures électriques est très faible, ce mode de transport n’est pas intégré dans le plan de mobilité”, continue Joost Kaesemans. En mars dernier, Bruno De Lille, secrétaire d’Etat régional à la mobilité, avait même dit au Parlement bruxellois qu’il n’était pas une priorité.
Ce dernier préfère la promotion du vélo et de la marche à pied et critiquait la demande de la Commission européenne d’installer 21.000 bornes de chargement en Belgique à l’horizon 2020. Le pays n’est pas, il est vrai, producteur de véhicules électriques, comme la France.
Il n’y a donc pas d’industrie à encourager. De plus, les compétences fiscales pour l’automobile sont réparties entre le fédéral (taxes sur les revenus, sur le bénéfices) et les régions (taxe de mise en circulation, taxe de circulation), ce qui rend une politique coordonnée bien difficile.
120 POUR CENT De déduction fiscale pour les voitures de société électriques ne suffisent pas, selon la Febiac.
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