UWE: “Il est plus que temps de se retrousser les manches pour que la Wallonie revienne sur les rails”
En cette fin de premier trimestre, l’UWE (Union wallonne des entreprises) présentait son point conjoncturel, sur base de l’enquête qu’elle réalise auprès des entrepreneurs wallons. Après le ralentissement constaté au deuxième semestre de 2022, les perspectives d’activités semblent se stabiliser… avant de rebondir dans le courant 2023 ?
Si l’année 2022 avait bien commencé, elle s’est achevée sur un bilan global en demi-teinte pour les entreprises wallonnes. La faute principalement aux soucis connus sur les chaînes d’approvisionnement et à la flambée des prix de l’énergie.
Mais le ralentissement économique observé au second semestre de 2022 pourrait bien n’être que temporaire comme le précise Pierre Mottet, Président de l’UWE : « Les perspectives de croissances sont positives, même si elles sont néanmoins loin des niveaux que l’on pouvait espérer à cause des risques qui pèsent sur l’économie. »
Il y a de bonnes nouvelles…
En effet, ce point conjoncturel de l’UWE fait état d’une activité économique qui s’est stabilisée au premier trimestre 2023, et évoque même une croissance faible, mais qui devrait être au rendez-vous (aux alentours de 1,3%).
Au chapitre des bonnes nouvelles, la reprise des échanges internationaux est à souligner, même si « ce n’est pas aussi bien qu’avant, c’est positif quand même » ; tout comme la baisse des coûts de transport. Autre point positif, après avoir été reportés en 2022, les investissements devraient reprendre de manière prudente, et les perspectives d’exportations sont à nouveau favorables grâce aux taux de change, l’euro ayant repris un peu du poil de la bête face au dollar.
Concernant le recrutement, celui-ci continue de s’accélérer. En effet, de nombreux postes restent à pourvoir en Wallonie ; des emplois pour lesquels les entreprises ne trouvent pas toujours acquéreurs. Ici aussi, la guerre des talents fait rage.
… temporisées par de nombreuses inquiétudes
Par rapport cette (timide) reprise, l’UWE se veut prudente, car de nombreuses incertitudes demeurent. Notamment concernant les prix de l’énergie, « cela reste aujourd’hui une préoccupation, mais celle-ci est moindre » que par rapport à l’an passé ; une préoccupation qui continue à peser sur l’économie wallonne.
L’inflation est, quant à elle, toujours au centre des inquiétudes wallonnes. Certes, si celle-ci a quelque peu baissé en général, il n’en est pas de même pour l’inflation sous-jacente, qui n’est toujours pas sous contrôle.
Il faut également tenir compte du poids négatif qu’ont la hausse des taux d’intérêt et des difficultés pour obtenir un crédit sur les entreprises et la reprise économique wallonne en général.
« Dans ce contexte conjoncturel qui reste donc compliqué, annonce l’UWE, la Wallonie est toujours confrontée à ses défis économiques structurels. La compétitivité de ses entreprises continue d’être grignotée par le mécanisme d’indexation automatique des salaires, par les déséquilibres marqués de son marché du travail, par un coût de l’énergie particulièrement élevé, par la progression trop faible de la productivité, par un contexte administratif et institutionnel inefficient. »
L’UWE appelle donc le politique à prendre des décisions fortes, malgré la période électorale qui s’annonce, afin de résoudre les problèmes structurels de l’économie wallonne. “Il est plus que temps de se retrousser les manches pour que cette région revienne sur les rails. On ne peut pas se permettre de ne pas prendre des décisions fortes”, indique Pierre Mottet.
No comment sur l’éviction d’Olivier de Wasseige
Comme on pouvait s’y attendre, pas un mot sur l’éviction de Olivier de Wasseige. En effet, lors de sa séance de ce mardi 18 avril, le conseil d’administration de l’UWE avait décidé de mettre fin à sa collaboration avec son administrateur délégué. Ce dernier occupait cette fonction depuis 2017. L’UWE avait alors justifié sa décision en soulignant qu’elle a été amenée à « repenser son organisation et à ajuster ses moyens à ses priorités » , en raison de la mise en place d’un nouveau plan stratégique.
Aujourd’hui, Pierre Mottet ne désirait pas revenir sur ce sujet, argumentant que « ce n’est pas le sujet ». « Quand une entreprise prend une décision, on pense toujours que quelque chose d’extraordinaire s’est passé. Ce n’est pas le cas, nous avons simplement redéfini notre stratégie et les moyens que nous avons » conclut-il.
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