Une vision à long terme pour la Brasserie Saint-Feuillien
En forte croissance ces dernières années, la Brasserie Saint-Feuillien investit dans de nouvelles infrastructures, opérationnelles en 2023, dans le cadre d’un plan directeur industriel qui s’inscrit dans la durée.
La croissance de demain se construit aujourd’hui. C’est vrai pour toute entreprise, ce l’est encore plus pour celles qui enregistrent année après année de belles progressions, comme la Brasserie Saint-Feuillien. L’année dernière, ses ventes ont dépassé pour la première fois les 50.000 hectolitres avec à la clé une croissance sur un an de 14,5% et un chiffre d’affaires de 12,9 millions d’euros (+ 16,5% par rapport à 2020). Tant et si bien que la brasserie familiale fondée en 1873 par Stéphanie Friart, arrière-grand-tante des actuels actionnaires, Benoît et Dominique Friart, se retrouve de plus en plus à l’étroit en son site historique du Roeulx. Si certaines activités, comme l’embouteillage, avaient déjà trouvé place ailleurs au fil du temps, il n’était plus possible d’augmenter la production sur le site implanté en plein centre-ville. La Brasserie Saint-Feuillien va donc rassembler l’ensemble de ses activités sur un terrain de quelque trois hectares, à proximité de l’intersection des autoroutes E19 et E42.
Pérenniser la structure actuelle
Le master plan industriel que la brasserie hainuyère a récemment présenté porte sur l’internalisation de la filtration, de l’embouteillage et de la refermentation de ses bières en bouteille (opérations actuellement sous-traitées), tout en transférant simultanément du site historique toutes les installations de brassage, les cuves de fermentation et de garde sur le nouveau site où se déploie déjà l’activité logistique. “C’est un programme ambitieux et une décision stratégique, explique Dominique Friart, administratrice déléguée. Avec ce master plan, nous avons pour volonté de pérenniser la structure actuelle. Cette évolution s’inscrit dans notre politique constante d’investissements importants depuis 2000, traduite par la rénovation des bâtiments, l’achat de nouveaux équipements, l’extension du site, la création de produits comme la grisette en 2004 ou la Grand Cru en 2011.”
Entre 2000 et 2019, la brasserie a réalisé quelque 18 millions d’euros d’investissement, soit un million en moyenne par an. Pour son master plan, c’est un montant de 20,8 millions d’euros qui a été annoncé, soit un peu moins de deux années de chiffre d’affaires. Il couvre l’acquisition de terrains et bâtiments, le génie civil, les équipements (entre autres la ligne d’embouteillage et la station d’épuration) ainsi que le transfert des installations. Le montage financier a été réalisé avec l’invest régional IMBC, partenaire de longue date, ainsi qu’un pool de banques. Ajoutons que l’apport de fonds propres représente 15% de la totalité de l’investissement, hors investissements courants autofinancés également. “Ce projet vise six objectifs stratégiques, détaille Edwin Dedoncker, directeur général: gagner en indépendance stratégique ; renforcer la qualité ; préserver la croissance ; réduire l’empreinte écologique ; développer les marques et héberger l’ensemble des ressources humaines sur le même site.”
27 équivalents temps plein
Les effectifs actuels de la brasserie. Huit recrutements supplémentaires sont prévus d’ici 2024.
Création d’emplois
Cet investissement va également générer de l’emploi. L’entreprise compte actuellement 27 équivalents temps plein et envisage de recruter dans les deux ans qui viennent huit personnes pour la production et une vingtaine de personnes supplémentaires de 2024 à 2030 réparties dans les différents départements. L’ensemble de l’infrastructure sera opérationnel au printemps 2023, année du 150e anniversaire (avec une nouvelle bière en édition limitée prévue) et offrira alors un bel outil de développement pour la brasserie. Tant pour augmenter les volumes de production que pour lancer de nouveaux produits. Actuellement, quatre bières (la Saint-Feuillien blonde, la Grand Cru, la triple et la grisette) représentent deux tiers des ventes. Le marché belge compte pour un peu plus de la moitié des ventes (53%) et pour l’exportation, c’est la France qui se détache avec 62% devant les Pays-Bas (21%), l’Italie (4%) et le Royaume-Uni (4%), soit au total plus de 90% des ventes réalisées à l’étranger.
La Brasserie Saint-Feuillien pourra continuer à brasser avec l’eau puisée dans la même nappe phréatique et des investissements seront consentis dans le but d’améliorer encore la qualité de ses produits. Responsable du site de production et représentante de la cinquième génération, Ann Friart souligne que “le transfert des activités sur le nouveau site ne va pas modifier les particularités des bières de la Brasserie Saint-Feuillien. Nous allons préserver notre savoir-faire et la qualité de nos bières naturelles de fermentation haute sans additif avec une refermentation en bouteille. Plus largement, cette nouvelle implantation va nous permettre également de réduire notre empreinte écologique, notamment avec la diminution des émissions de CO2 liées au transport par camions-citernes, l’épuration des eaux via une station évolutive ou encore l’optimisation de l’utilisation de l’eau de pluie via l’installation de divers réservoirs dont le volume initial sera de 150 m3″.
Produits à valeur ajoutée
Le site historique ne sera pas délaissé et les responsables de la brasserie planchent déjà sur quelques idées de reconversion, dont un espace dédié aux visites et la création de produits à valeur ajoutée. Membre de l’association des Belgian Family Brewers qui regroupe 21 brasseries familiales, la Brasserie Saint-Feuillien est une entreprise familiale qui s’inscrit dans la durée. Avec cet investissement de taille, elle prépare les prochaines décennies et affiche clairement ses ambitions qui sont de quadrupler son chiffre d’affaires à l’horizon 2038 avec un objectif de 45 millions d’euros pour une production qui devrait avoisiner les 130.000 hectolitres. Autant dire que Saint-Feuillien et l’ensemble des marques déclinées par la brasserie n’ont pas fini de ravir les amateurs. Avec modération, naturellement.
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