Une stratégie contre les plateformes en ligne asiatiques est exigée par des enseignes commerciales

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Septante enseignes commerciales affiliées à Comeos, la Fédération belge du commerce et des services, adressent une lettre ouverte aux décideurs belges et européens leur réclamant des mesures à l’encontre des plateformes en ligne asiatiques telles Temu et Shein. Ces structures, estiment les signataires, “enfreignent la législation environnementale et celle en matière de droit des consommateurs”.

La lettre est signée par des entreprises telles A.S. Adventure, Colruyt, Carrefour, Club, Delhaize, e5, Exki, Fnac/Vanden Borre, Inno, Mediamarkt, Nespresso… mais aussi des magasins en ligne comme Amazon ou Bol. Elles demandent que soient imposées “des règles du jeu équitables” pour tous les commerçants actifs sur le marché belge.

   Selon les données douanières, 2,5 millions de colis en provenance de l’extérieur de l’Europe sont ainsi livrés quotidiennement en Belgique, dont beaucoup venant de Chine. “Ces colis sont parfois exemptés de droits d’importation et bénéficient alors de contrôles douaniers simplifiés“, font remarquer les signataires de la lettre. Pour 2024, nous atteindrons, selon ces entreprises, “un total d’un milliard de colis, soit le double réalisé en 2023. À peine 0,005% de ces colis peuvent être contrôlés, alors que d’autres commerçants sont contrôlés de manière hebdomadaire voire quotidienne”.

   Cela représente un danger pour notre économie et la santé publique, assurent ces sociétés. Un produit sur trois de certaines plateformes ne respecte pas les normes CE européennes, notent-elles, en faisant référence aux chiffres des services d’inspection.

Passeport de Produit Digital européen

   En conséquence de quoi, elles réclament une amélioration ainsi qu’une simplification des contrôles douaniers. Elles veulent aussi qu’on contrôle les commerçants, “qu’ils soient physiques ou en ligne, sur la base d’une analyse de risques” et que soient imposés des droits de douane sur les colis de moins de 150 euros (lesquels en sont, selon la législation européenne, exemptés).

   Il faudrait aussi, d’après ces sociétés, améliorer l’échange de données entre États européens et lancer un Passeport de Produit Digital européen, lequel pourrait “fournir les informations nécessaires pour la traçabilité des produits et aider à retirer les produits non conformes de la circulation”.

   Enfin, “appliquer strictement le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA) servant à encadrer les grandes entreprises technologiques et protéger les droits des consommateurs et des vendeurs sur les plateformes numériques” est aussi demandé.

   “SHEIN s’engage à ce que les consommateurs en Belgique et dans toute l’Union européenne puissent faire leurs achats en ligne en toute tranquillité, conformément à nos engagements au titre de la législation européenne sur les services numériques”, a indiqué l’entreprise chinoise en réaction à la lettre ouverte.

   Elle avance que son modèle commercial ‘on demand’ “réduit l’inefficacité et diminue le gaspillage de matériaux“. “Nous soutenons pleinement les réformes qui profitent aux consommateurs européens et garantissent une concurrence transparente sur un pied d’égalité”, conclut Shein.

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