Une moto électrique et belge

Une moto électrique pour rouler à la fois en ville et sur les chemins non goudronnés. © PG

La société belge Trevor Motorcycles va lancer cette année la production de motos électriques légères. Quid des débouchés pour les deux-roues propres et écologiques?

La Belgique compte désormais un fabricant de motos de plus: Trevor Motorcycles. Sa production d’une première série de motos légères 100% électriques (l’équivalent des 125 cc classiques) devrait démarrer au deuxième trimestre 2021. “Nous sommes prêts à fabriquer 250 motos en 18 mois” assure Jeroen-Vincent Nagels qui a fondé avec Philippe Stella l’entreprise Trevor Motorcycles installée à Anvers. Les motos sont assemblées en Belgique, en collaboration avec le constructeur Saroléa, basé à Audenarde, et d’autres entreprises. Trevor Motorcycles a obtenu du Vlaio (l’agence flamande pour l’innovation & l’entrepreneuriat) une aide à la R&D d’un montant de 241.000 euros. Deux prototypes sont financés avec les fonds propres et des pourparlers sont en cours avec d’autres partenaires du secteur automobile.

L’idée de créer une tout-terrain électrique a germé chez Jeroen-Vincent Nagels et Philippe Stella en Espagne alors qu’ils roulaient sur de vieilles motos des marques espagnoles Ossa et Montesa. Les motos classiques utilisées en ville et sur les routes sablonneuses présent deux gros inconvénients: le bruit et les gaz d’échappement. “Nous nous sommes dit: ce serait formidable d’avoir des motos ‘vertes’, raconte Philippe Stella. On ne nous reprocherait plus les nuisances sonores et les mauvaises odeurs.” Les deux entrepreneurs ont rencontré Torsten Robbens, le fondateur de Saroléa, au Bike Shed Show de Londres en 2019. Le design américain de la moto pour compétitions sur circuit non goudronné (dirt track et flat track) y remportait un franc succès. “Nous avons alors proposé à Torsten Robbens de fabriquer un flat tracker électrique. Pour la ville et pour les jeunes“, ajoute Jeroen-Vincent Nagels. Torsten Robbens a accepté de participer au projet. Notamment pour sortir Saroléa, qui propose des motos électriques à partir de 53.000 euros, de sa niche.

Le moment idéal

Existe-t-il un marché pour les petites motos électriques pour lesquelles le permis B suffit sous certaines conditions? A en juger d’après les immatriculations enregistrées en 2020, le nombre de motos électriques est peu élevé, voire en baisse. Les prix de la plupart des deux-roues électriques sont nettement supérieurs à ceux des modèles à essence. Trevor Motorcycles vend 12.995 euros TVAC une moto non autorisée à circuler sur la voie publique. Pour une moto immatriculable, comptez 1.500 euros de plus. Cette différence de prix s’explique notamment par les systèmes de freins et de suspension, des produits européens de qualité supérieure. Selon Philippe Stella, c’est le moment idéal pour lancer une version électrique de la moto légère. Les marques classiques lorgnent, elles aussi, du côté de l’électrique sans vraiment oser se lancer. “Après avoir énormément investi dans la recherche et développement des motos thermiques, elles veulent d’abord amortir leur investissement”, ajoute Jeroen-Vincent Nagels.

Cinquante clients ont déjà précommandé la Trevor et versé un acompte. “Ces clients possèdent déjà une Ducati, une BMW ou une Triumph. Mais pour rouler en ville et les petits chemins, ils veulent une petite moto électrique“, conclut Jeroen-Vincent Nagels.

Un article d’Ad Van Poppel.

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