Une étude confirme l’enjeu du recyclage des batteries pour voitures électriques
Une étude de GreenImpact, commandée par le ministre de la Mobilité George Gilkinet (Ecolo) et présentée mardi sur le site de l’entreprise de technologie des matériaux Umicore à Hoboken (Anvers), confirme l’enjeu et le potentiel que représente le recyclage des batteries des véhicules électriques.
Le “boom” actuel des voitures électriques ouvre de nouveaux défis en termes d’approvisionnement des matériaux nécessaires à leur conception. Non seulement le lithium, le nickel ou encore le graphite sont rares, mais ces matériaux proviennent de quelques pays à peine, tels que la Chine, la Corée du Sud et le Japon. D’où l’idée du recyclage pour mieux s’armer contre les perturbations liées à la chaîne d’approvisionnement en Europe.
“Les batteries des véhicules électriques ne sont pas des déchets, mais une source de matériaux extrêmement précieux. Nous devons être malins dans leur utilisation, car nous ne pouvons pas simplement troquer notre dépendance aux combustibles fossiles contre une dépendance aux matériaux rares”, déclare M. Gilkinet.
Selon le ministre, l’étude de GreenImpact montre que notre pays possède tout le savoir-faire nécessaire pour être un leader mondial du recyclage et de la réutilisation des batteries des véhicules électriques. “Nous avons ici des entreprises comme Umicore qui sont déjà à la pointe du progrès”, se réjouit-il. “Tant en termes de recherche que de production, il existe encore des opportunités. Les usines comme celle d’Umicore se profilent comme les mines du futur. Une aubaine en termes d’emplois et d’environnement.”
Aujourd’hui les démarches administratives pour obtenir les permis nécessaires, mais aussi transporter les piles usagées entre pays et régions, constituent un véritable challenge. “Mon ambition est de réunir autour de la table tous les ministres compétents de notre pays pour se pencher sur ces questions”, ajoute encore M. Gilkinet. “Un règlement européen ambitieux a déjà été adopté vendredi, permettant aux différents niveaux politiques de travailler ensemble à la fluidification du système.”
Umicore dispose d’un site de recyclage de matériaux à Hoboken, ce qui en fait un précurseur en la matière. L’entreprise prévoit de construire d’ici 2026 une nouvelle usine, en Europe, d’une capacité de 150.000 tonnes de batteries, moyennant un investissement de quelque 500 millions d’euros.