Un tiers du chiffre d’affaires des entreprises belges provient du commerce en ligne
Le commerce électronique a représenté un tiers (32,6%) du chiffre d’affaires des entreprises belges en 2019, ressort-il du 9e Baromètre de la société de l’information, publié vendredi par le SPF Economie. La Belgique se positionne ainsi en bon élève de la classe européenne loin devant les entreprises de l’UE28 (18,5%) mais aussi devant ses voisins luxembourgeois (13,5%), allemand et néerlandais (15%) ainsi que français (22%).
Une grosse moitié (54%) du chiffre d’affaires total des entreprises réalisé grâce au commerce en ligne est due aux transactions entre entreprises de type “échange de données informatisé” (EDI), analyse le SPF. Les 46% restant proviennent des ventes via un site web classique.
Deux tiers des Belges (66%) ont commandé en ligne en 2019. Une bonne performance que le SPF attribue à la “très bonne connectivité” dont jouit le Plat pays, avec des réseaux fixes et mobiles performants et la couverture quasiment intégrale de la population. Toutefois, une marge de progression peut encore être dégagée si l’on observe les résultats en la matière des Français (70%), Luxembourgeois (72%), Allemands (79%) et Néerlandais (81%). La moyenne européenne s’établissait pour sa part à 63% en 2019.
Si la Belgique jouit d’une couverture intégrale par les réseaux 4G, elle se classe 21e sur 28 en termes de pénétration auprès de la population (soit la proportion de citoyens qui ont accès à internet). “Une situation probablement liée au sous-équipement de certaines catégories de population, principalement les seniors, et, d’autre part, au coût relativement élevé de la large bande mobile dans notre pays, particulièrement pour les forfaits contenant des volumes de données mobiles élevés”, relève le baromètre annuel, destiné à dresser l’état des lieux du développement de l’économie et de la société numériques en Belgique et dans les principaux pays de l’Union européenne.
En 2019, la fracture numérique touchait encore 6,9% des Belges de 16 à 74 ans (contre 9,5% en moyenne au sein de l’UE28). Une fracture belge deux fois plus importante qu’aux Pays-Bas (2,4%). De manière générale, la fracture numérique touche plus les femmes (10,2% dans l’UE28) que les hommes (8,7%) et la Belgique n’échappe pas à la règle (8% des femmes contre 5,9% des hommes).
La Belgique accuse en outre un déficit important en matière de diplômés en technologies de l’information et de la communication (TIC), pointe le SPF Économie. Seuls 1,9% des diplômés sont issus des filières TIC dans notre pays contre une moyenne de 3,6 % à l’échelle européenne. Ce déficit “constitue un frein à la capacité des entreprises à innover et à tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’économie numérique”.
La numérisation croissante de l’économie pourrait d’ailleurs provoquer la vacance de plus de 580.000 postes de travail non pourvus à l’horizon 2030, selon une estimation de la fédération de l’industrie technologique Agoria.
Autre obstacle: le retard pris dans le déploiement des réseaux 5G, qui rencontre une certaine réticence au sein d’une partie de la population. “Seuls 3% du spectre réservé à la 5G a déjà été assigné (principalement à des fins de test) contre 21% en moyenne au sein de l’UE28”, déplore le SPF Économie.
La Belgique progresse toutefois de deux places sur l’ensemble des indicateurs de l’indice DESI (Digital Economy and Society Index, qui résume les performances numériques des Etats membre de l’UE), s’arrogeant une 9e place dans l’UE28.