TicketSwap change de tête: la plateforme de revente de billets se réinvente

© PG

Au cours de la décennie écoulée, TicketSwap a évolué d’un site web de revente de billets vers une plateforme de découverte d’événements. Juste avant l’été, une transition volontaire à la tête de l’entreprise technologique amstellodamoise a eu lieu.

TicketSwap a été fondé en 2012 par les Néerlandais Hans Ober, Frank Roor et Ruud Kamphuis. Jusqu’alors, le marché secondaire des billets de concert était miné par l’inefficacité, des prix abusifs et un manque de transparence. En alignant l’offre et la demande via une plateforme en ligne claire, régulée et sécurisée, TicketSwap a réussi à redorer le blason du marché de la revente.

Le cofondateur Hans Ober, qui dirigeait l’entreprise d’Amsterdam, a cédé sa fonction en juin dernier à Jan van Casteren. Hans Ober reste néanmoins actif au sein de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 190 collaborateurs. Trends-Tendances s’est entretenu avec l’ancien et le nouveau CEO. Maxim Troch, responsable du marché belge, s’est également joint à l’interview.

TRENDS-TENDANCES. Quel est l’impact du changement de CEO ?

JAN VAN CASTEREN. Hans se consacrera à l’avenir à l’aspect créatif. Un événement est une expérience sociale. Hans mettra donc notamment l’accent sur le volet social de la plateforme, qui recèle encore beaucoup de potentiel. Je vais, pour ma part, m’atteler à la poursuite de notre croissance et à notre présence dans d’autres pays. Cela signifie : montée en puissance de l’organisation, mise en place de structures et prise de décisions stratégiques. Ensemble, nous formons un beau tandem, deux passionnés du secteur.

La mission de TicketSwap a-t-elle changé avec les années ?

HANS OBER. À l’origine, nous étions très focalisés sur les billets. Ce n’est que plus tard que nous avons compris qu’ils ne sont qu’un moyen pour atteindre un but. Les gens achètent un billet pour vivre une belle expérience, pas simplement pour posséder un ticket. C’est pourquoi nous nous concentrons désormais davantage sur the experience marketplace every fan loves : un lieu unique et clair, où l’on trouve à la fois les tickets et l’inspiration.

MAXIM TROCH. En plus de la revente, les organisateurs peuvent désormais vendre directement leurs tickets via TicketSwap. Ils utilisent ainsi notre notoriété comme canal de vente supplémentaire, tandis que nous les aidons à maximiser leurs ventes primaires.

J.V.C. En Belgique et aux Pays-Bas, les fans trouvent sur TicketSwap une vue complète de tous les événements, pas seulement les festivals, mais aussi les événements sportifs comme le Grand Prix de Spa-Francorchamps ou le Mémorial Van Damme. Nous connaissons l’offre primaire et secondaire, ainsi que les préférences des fans. Cela nous place dans une position unique pour faire le lien entre les deux parties.

“Nous connaissons l’offre primaire et secondaire, ainsi que les préférences des fans. Cela nous place dans une position unique pour faire le lien entre les deux parties.”

Avez-vous des concurrents directs ?

M.T. En Europe, certains acteurs se concentrent uniquement sur la revente. Mais aucun n’a le modèle transparent et sécurisé de TicketSwap, tout en étant un lieu de découverte inspirant. En Belgique et aux Pays-Bas, nous sommes sans aucun doute le canal le plus connu pour acheter et vendre des billets en toute sécurité. Nous pouvons aussi compter sur une communauté internationale fidèle.

Y a-t-il de grandes différences entre la Belgique et les Pays-Bas ?

M.T. La Belgique est composée de différentes communautés linguistiques, chacune avec ses références culturelles, ses médias et ses habitudes de communication. La Wallonie est fortement tournée vers la France, tandis que la Flandre se rapproche davantage de son voisin du nord. Aux Pays-Bas, les différences sont moindres, ce qui simplifie notre fonctionnement.Partout, les organisateurs sont confrontés aux mêmes défis : hausse des coûts et évolution du comportement des consommateurs. L’offre de festivals est structurellement plus élevée aux Pays-Bas, ce qui rend le marché plus sensible à la saturation et à la pression économique. Certains événements disparaissent même du calendrier. Le marché belge est un peu plus stable, car l’offre y est plus ciblée et limitée. Mais nous le savons : quand il pleut aux Pays-Bas, il bruine en Belgique.

Quels défis avez-vous rencontrés dans le passé ?

H.O. En 2018, Facebook a décidé d’interdire le partage d’annonces de billets. Ce fut un coup dur, car nous avons perdu un canal marketing important. Et puis, bien sûr, il y a eu la pandémie de covid. En raison de la gestion hésitante des autorités néerlandaises, nous avons dû mobiliser des équipes importantes pour répondre aux questions des consommateurs, alors qu’aucun chiffre d’affaires ne rentrait. Heureusement, nous avions des réserves financières suffisantes, ce qui nous a évité de faire des choix précipités. Et pour être honnête : l’aide financière du gouvernement néerlandais a été cruciale pour traverser cette période difficile.

Comment TicketSwap a-t-il été financé jusqu’à présent ?

H.O. Nous avons démarré avec nos fonds propres. La société d’investissement amstellodamoise Million Monkeys s’intéressait depuis un moment à un partenariat, mais nous n’en avions pas besoin à l’époque. Après le covid, alors que le marché reprenait difficilement, l’incertitude était grande. Million Monkeys est revenu à la charge et nous avons accepté. L’investissement initial de 8,2 millions d’euros nous a permis d’anticiper une partie de notre croissance. Une seconde levée de fonds a eu lieu en 2023.

TicketSwap en chiffres

Chiffre d’affaires : 16.780.411 euros (en 2024)

Bénéfice : 1.169.387 euros (en 2024)

Présence dans
36 pays

Effectif :
190 employés

Utilisateurs :
18 millions

95 % des billets proposés trouvent un acheteur

Comment veillez-vous aux intérêts de toutes les parties ?

J.V.C. Nous estimons que tout consommateur doit avoir le droit de revendre son billet, par exemple s’il est malade ou empêché. Avec TicketSwap, nous avons réussi à améliorer structurellement le marché : l’offre et la demande sont désormais transparentes, les prix abusifs appartiennent au passé, les transactions se déroulent dans un cadre sécurisé. Et tout cela se fait en concertation avec les organisateurs. Car ils ont autant intérêt que les fans à un écosystème sain, où l’on investit et où les gens prennent du plaisir. Un événement n’existe que grâce aux fans, et les fans existent grâce aux événements. Leurs intérêts sont donc communs.

Qu’en pensent les organisateurs de concerts ?

Lara Decrae (Ancienne Belgique) : “Grâce à TicketSwap, nous offrons aux visiteurs un lieu sûr pour acheter et revendre des billets de concert. La variation des prix leur permet parfois de trouver un billet plus adapté à leur budget.”
Dennis Corbesier (Couleur Café) : “TicketSwap est devenu un élément essentiel du ticketing. Leur équipe est constamment disponible pour résoudre les problèmes et réfléchit proactivement à la vente.”
Steven Latré (Lokerse Feesten) : “L’intégration avec notre propre plateforme de billetterie fonctionne toujours parfaitement. Le processus est entièrement géré par TicketSwap, ce qui nous enlève un grand poids.”
Janpieter Tetrode (Horst Festival) : “Pendant notre festival, nous pouvons toujours compter sur le support des collaborateurs de TicketSwap à l’entrée. Ils ont une expertise poussée en matière de fraude et de falsification des billets.”

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire